Aujourd'hui : "À l’assaut !"

Sourcils froncés et armé jusqu’aux dents, un inquiétant personnage indique de son doigt une direction... Obéissants, ses soldats s’y précipitent. Voilà une scène d’attaque culte pour bien des Japonais ! De quoi s’agit-il ?

Cette estampe, une gravure imprimée en de nombreux exemplaires, représente de célèbres samouraïs japonais du XVIIIe siècle.
Appelés les 47 rônin (des samouraïs sans maître), ils sont fameux pour avoir... commis un meurtre. Pourquoi alors sont-ils considérés comme des héros ?

En 1701, leur maître Asano meurt après avoir été gravement insulté par un haut dignitaire. Les 47 samouraïs d’Asano sont bien décidés à honorer sa mémoire... en allant tuer le dignitaire !

Ils attendent quand même deux ans pour endormir la méfiance du seigneur, puis passent à l’action. Une autre estampe les montre pénétrant la nuit dans sa maison pour le décapiter. Ils ont enfin obtenu vengeance.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là... Les samouraïs se rendent aux autorités, qui sont bien embêtées. Ils ont violé la loi, certes, mais pour respecter le code d’honneur des samouraïs.

Après réflexion, le choix est fait : ils devront, eux aussi, mourir. Mais ils auront l’honneur de se suicider par seppuku, c’est-à-dire en s’éventrant avec leur propre sabre. Aussi barbare que cela puisse paraître, cette mort réservée aux samouraïs est considérée comme particulièrement noble.

Toujours dans le respect du fameux code, les samouraïs s’exécutent ! C’est pourquoi, loin de passer pour des criminels, ils sont reconnus et respectés dans tout le Japon.
Et leur histoire devient une source d’inspiration inépuisable pour les artistes, jusqu’à aujourd’hui.

Pour en savoir plus :

L’histoire des 47 rônin est encore bien vivante au Japon ! Mais pas besoin de voyager si loin pour en connaître les détails : direction Nantes, au Château des ducs de Bretagne.

Jusqu’au 7 janvier 2018, une exposition retrace les péripéties de cet événement historique à travers une exceptionnelle collection d’estampes et d’objets liés aux samouraïs.

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