"Toutes les bonnes choses qui existent sont les fruits de l’originalité." John Stuart Mill
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Aujourd'hui : "Cinq fruits et légumes par tête"

Où l’on découvre qu’il faut parfois envisager les choses sous un autre angle.

Giuseppe Arcimboldo, Tête réversible avec panier de fruit, 1590, huile sur bois, 56 x 42 cm, French & Company, New York
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Un panier de fruits, rempli à ras bord. À première vue, rien d'extraordinaire. Mais c’est vrai qu’à bien y regarder, certains fruits semblent défier les lois de la gravité...
La position de la poire, par exemple, ne paraît pas très réaliste. Et la grenade, comment tient-elle en équilibre tout au sommet ?

Dans cette nature morte, le peintre Giuseppe Arcimboldo s’amuse avec des fruits... et avec nous ! Ce tableau de 1590 n'est d'ailleurs pas son coup d’essai.

Giuseppe Arcimboldo, L’Eau, 1566, huile sur bois, 66 x 50 cm, Kunsthistoriches Museum, Vienne
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En effet, Arcimboldo est un adepte des compositions étranges, qui suggèrent des personnages en assemblant des objets, de la nourriture, des animaux. Ce sont d’ailleurs ces tableaux qui ont fait sa renommée.

Dans le panier de fruits, chacun des éléments est peint avec une grande minutie. Mais ici, difficile de distinguer autre chose qu’une corbeille remplie de raisins et de pommes.
À moins que…

Giuseppe Arcimboldo, Tête réversible avec panier de fruit, œuvre vue dans les deux sens, 1590, huile sur bois, 56 x 42 cm, French & Company, New York
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Et oui, dans le cas qui nous occupe, il faut pencher la tête ! Et pas qu’un peu, puisqu’il faut carrément regarder le tableau en sens inverse.
Aussitôt dit, aussitôt fait, et voilà qu’un visage apparaît. La poire en déséquilibre devient un nez, encadré par deux pommes qui forment des joues bien rouges. Quant à la grenade, elle se transforme en menton !

Giuseppe Arcimboldo, Tête réversible avec panier de fruit, 1590, huile sur bois, 56 x 42 cm, French & Company, New York
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Ce type d'illusion d’optique répond au doux nom de paréidolie. C’est le phénomène qui pousse le cerveau à recomposer une forme à partir d’éléments qui n’ont à première vue pas de liens.

On comprend alors mieux l’organisation étrange du tableau dans son premier sens. Une nature morte pas si banale, en fin de compte !

Giuseppe Arcimboldo, L’Homme potager, 1587-1590, huile sur bois, 36 x 24 cm, Museo Civico Ala Ponzone, Crémone
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Pour en savoir plus :

Sur Arcimboldo

Sur l'exposition qui a eu lieu au musée du Luxembourg

Sur la paréidolie



Pour recommander cet Artips :

Racontée par
Camille Giraud
Validée par Gérard Marié,
professeur d'histoire de l'art
Sciences Po Paris
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