Aujourd'hui : "Ça coûte un bras !"

Paris, 1870. Le Salon, une importante manifestation artistique, approche à grand pas.

Pour y être exposé, le peintre Bazille travaille d’arrache-pied sur un tableau, La Toilette. Il y met de l’ardeur, et beaucoup d’argent ! En effet, l’artiste raconte qu’il a trouvé "un modèle ravissant mais qui va me coûter les oreilles"…

Alors que Bazille se voit déjà au Salon, écrivant à ses parents que toutes ses toiles sont sélectionnées, le jury de l’événement en décide autrement. La Toilette est refusée !

Pourtant, le sujet a tout pour plaire : dans un univers orientaliste alors à la mode, Bazille peint une voluptueuse jeune femme nue assise sur une fourrure.
Deux femmes l’encadrent, une servante noire et une demoiselle habillée.

Un sujet finalement assez classique. Alors, qu’est-ce qui n’a pas plu au jury ?

Dans La Toilette, Bazille prend un risque : il fait un hommage appuyé à Olympia, l’œuvre de Manet peinte sept ans plus tôt.

On y voyait notamment un contraste entre les peaux blanche et noire, que Bazille reprend dans sa toile. Sa manière de peindre, très moderne, fait également penser au style de Manet…
Sauf qu’Olympia avait fait un scandale tonitruant ! Le jury du Salon, plutôt conservateur, a la rancune tenace. L’hommage de Bazille ne passe pas…

Le peintre persiste et signe. Qu’importe la dépense, Bazille rappelle la modèle noire. Il réalise deux portraits d’elle, accompagnée de fleurs.
La référence à la servante au bouquet de l’Olympia est plus évidente encore ! Tant pis pour le jury.

Pour en savoir plus :

Frédéric Bazille est aujourd’hui moins célèbre que ses amis Monet ou Renoir. Pourtant, avec eux, il a jeté les bases de l’impressionnisme ! Malheureusement, Bazille est emporté par la guerre de 1870 à 28 ans, ce qui ne lui permet pas de voir la première exposition du groupe…

Pour découvrir l’œuvre et la vie de Bazille, direction Montpellier. Le musée Fabre lui consacre une grande exposition jusqu’au 16 octobre 2016.

Et pour ceux qui ont manqué l’exposition au musée Fabre, il vous reste une occasion de la découvrir au musée d’Orsay. Mais faites vite : elle fermera définitivement le 5 mars !


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