"Mme Léon Bertaux est le meilleur et le plus brillant des arguments vivants en faveur de cette thèse que le génie n’a pas de sexe." Olympe Audouard
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Aujourd'hui : "Laissez-nous entrer !"

Où l’on utilise un jeune homme tout nu pour attirer l’attention.

Hélène Bertaux, Le jeune Gaulois prisonnier, 1867, marbre, 161 x 49 x 46 cm, Musée des beaux-arts, Nantes
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1864, Paris. Une sculpture fait sensation au Salon, cette exposition où les artistes présentent leurs dernières œuvres. Personne ne veut manquer Le jeune Gaulois prisonnier !

Ce nu correspond tout à fait au goût de l’époque. Mais l’œuvre est bien plus engagée qu’il n’y paraît...

Étienne Carjat, Hélène Bertaux travaillant au modèle de la fontaine Herbet, 1864, Bibliothèque nationale de France, Paris
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Car l’artiste est une femme : Hélène Bertaux. Au XIXe siècle, le prestigieux enseignement de l’École des beaux-arts de Paris est réservé aux hommes. Impossible pour la gent féminine d’avoir accès aux cours qui s’y tiennent… Or ce sont ces cours qui permettent aux artistes d'apprendre l'anatomie et de se faire connaître.

Hélène Bertaux est révoltée par cette situation. N'ayant pas accès à l’École des beaux-arts, elle apprend comme elle peut, en travaillant dur dans l’atelier de son beau-père sculpteur.

Hélène Bertaux, 1889
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L’artiste peut heureusement compter sur l’aide de son compagnon, Léon. Fait rarissime pour l'époque, il soutient la carrière artistique de sa compagne. Il l'aide par exemple dans la vente de ses œuvres.

Léon Bertaux va même jusqu'à apprendre la sculpture et devient l'élève d'Hélène. Il peut ainsi donner un coup de main pour traduire dans la pierre les statues qu'elle a imaginées et modelées dans l'argile ou le plâtre.

Hélène Bertaux, Le jeune Gaulois prisonnier, 1867, marbre, 161 x 49 x 46 cm, Musée des beaux-arts de Nantes. Détail de l'œuvre

Avec son Gaulois, Hélène Bertaux est l’une des premières sculptrices à exposer un nu masculin ! Elle veut ainsi montrer que ses œuvres sont dignes de ce qui s'apprend à l’École des beaux-arts. Et les critiques, qui louent son "courage viril", sont bien forcés de s’incliner.

Hélène Bertaux, Psyché sous l'empire du mystère, avant 1897, bronze, 180 x 60 x 45 cm, Petit Palais, Paris
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Hélène Bertaux a de quoi être ravie : elle obtient la reconnaissance officielle tant désirée. Par la suite, sa carrière connaît un succès fulgurant. Sculptrice à la mode, elle intervient sur les grands chantiers parisiens, comme l'agrandissement du Louvre ou la construction de l’Opéra.

Mais elle n’oublie pas ses combats : elle fonde l’Union des femmes peintres et sculpteurs, et continue à lutter pour obtenir l’ouverture de l’École des beaux-arts aux femmes. Ce sera chose faite en... 1897 !

Hélène Bertaux, La Législation, 1878, Palais du Louvre, Paris, photo : Thesupermat
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Pour en savoir plus :

Sur Hélène Bertaux

Sur son portrait par Carjat

Être femme sculptrice en 1900

Sur les femmes sculptrices (vidéo)

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