Aujourd'hui : "C'est indiscret, voyons !"

Mais regardez donc ailleurs ! Vous êtes devant une scène privée que vous ne devriez pas voir.

Dans sa chambre, une dame est à sa toilette matinale. Peut-être se croit-elle à l'abri des regards indiscrets.
C'est sans compter sur le peintre Boucher, qui nous invite dans son intimité...

François Boucher s'est fait une spécialité des tableaux légers, parfois grivois. Il aime les chairs rosées des déesses et les sujets coquins.

Le peintre fait carrière en plein dans la période rococo. Un moment où souffle un vent de liberté et où l'on aime bien jouer avec la morale.

Et c'est un peu ce que Boucher fait ici. Cette scène n'est pas si innocente qu'il paraît...
Dans ce tableau, la jeune femme a bientôt fini de se préparer.
Elle arbore déjà une mouche, c'est-à-dire un morceau de taffetas noir sur la tempe. Elle vient de poudrer ses cheveux pour qu'ils soient blancs, comme c'est alors la mode.

Si elle fait tous ces efforts, c'est pour une occasion spéciale.
Ce papier abandonné sur la cheminée, serait-ce une lettre d'amour ? Et que dire de ces tasses, posées sur la table... La demoiselle attendrait-elle quelqu'un ?

Les détails ne manquent pas pour suggérer ce qu'il va se passer. Un chat, représentant la luxure, joue avec une pelote entre les jambes de la dame.
Un soufflet et une bourse, symboles de l'acte sexuel, sont laissés sur le côté...
Sans compter ce bout de cuisse qu'on ne devrait pas voir !

Boucher s'amuse ici à transformer le spectateur en voyeur.
Ce type de tableau était destiné à de riches clients, friands de ces scènes d'intimité féminine. Libre à eux de s'imaginer dans la peau de l'amant tant attendu !

Pour en savoir plus :

Sur François Boucher

Sur le style rococo



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