Aujourd'hui : "Des fauves en cage ?"

18 octobre 1905 : ouverture du Salon d'automne à Paris. Pourtant, le président de la République est absent lors de l’inauguration... Qu'a-t-il bien pu arriver pour que le chef de l'Etat refuse de participer à l'événement ?

Il semblerait que la faute incombe aux toiles de la Salle VII... Entre les grands maîtres du XIXème siècle tels Ingres et Manet, de jeunes artistes sont exposés.

Répondant aux noms de Matisse, Derain, Vlaminck ou Marquet, ces génies expérimentent de nouveaux procédés depuis quelques années. Ils abandonnent la perspective et l'imitation de la nature au profit d'aplats de couleurs. La palette est très vive et devient la matière. Leur but est l'expressivité en dehors de toute réalité.

Le choc est rude pour les journalistes visitant le Salon la veille de l'ouverture.

Les critiques dans les gazettes condamnent ces "abracadabrantes productions", "bariolages informes" et "mélange de cires à bouteille et de plumes de perroquet".

Au milieu de ces œuvres provocantes, un buste d’angelot des plus académiques se démarque. Le critique d’art Louis Vauxcelles, amusé, le qualifie de "Donatello au milieu des fauves", en référence au grand sculpteur de la Renaissance.

Le public se presse alors pour découvrir cette "cage aux fauves" créant tant de tumulte. Ce terme désignera désormais ces jeunes peintres, regroupés sous le vocable de fauvisme.

Pourtant, le scandale ne dure pas et moins d'un an plus tard, les artistes fauves sont reconnus et appréciés.

Finalement, le véritable bénéficiaire de ce tapage journalistique fut le Salon qui n'avait jamais connu une telle fréquentation !

Pour en savoir plus :

Sur le fauvisme

Sur Matisse



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