Aujourd'hui : "Rendez à César..."

1976, Chantilly. Un historien de l’art anglais, Cecil Gould, visite le musée Condé, quand soudain, il s’arrête devant un tableau. Pourtant, La Madone de Lorette n’est pas vraiment extraordinaire…

Ce tableau ne serait qu’une copie d’une œuvre perdue de Raphaël, le grand peintre de la Renaissance. Pourquoi a-t-elle attiré son regard ?

En 1976, les couleurs du tableau n’ont plus leur éclat. Le vernis qui les recouvre a jauni. On distingue cependant une scène familiale touchante, tirée de la Bible. La Vierge Marie, au centre, s’amuse avec son fils, le petit Jésus, qui tente d’attraper un voile.
Ce voile révèle en fait la fin de l’histoire, car il symbolise le linceul, ce tissu que l’on utilisait pour envelopper les morts.

En tout cas, cette scène est bien connue. Le tableau perdu de Raphaël a été copié plus de cent fois. À Chantilly, on croit alors posséder l’une de ces nombreuses copies. Mais Cecil Gould a une intuition. Et un détail lui confirme qu’il a raison : le numéro "133" peint sur le tableau.
Personne n’y avait prêté attention jusqu’alors, pourtant ce 133 est la carte d’identité de l’œuvre. C’est sous ce numéro qu’était inscrite La Madone de Lorette de Raphaël dans la fameuse collection Borghèse ! Preuve est ainsi faite que la peinture de Chantilly est l’originale, celle de la main de Raphaël…

C’est la stupéfaction. Mais une fois le vernis enlevé, il faut se rendre à l’évidence : les coups de pinceau – la "touche" du maître – sont bien là.

Depuis, le tableau a rejoint la Rotonde dans la Galerie de Peinture où sont rassemblés les chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne. Il s’agit ainsi de la troisième œuvre de Raphaël abritée dans le musée, après La Madone de la maison d’Orléans et les Trois Grâces.

Pour en savoir plus :

Pour admirer ce chef d'œuvre, rendez-vous au Musée Condé de Chantilly : Botticelli, Delacroix, Poussin… composent une collection unique au monde.

Le Domaine de Chantilly c'est aussi un jardin à la française dessiné par Le Nôtre, des Grandes Écuries, un musée du Cheval ainsi qu’une formidable bibliothèque. Sans oublier la fameuse crème Chantilly !

Des écuries si grandes qu’on les confond avec le château, un manuscrit enluminé qui a nécessité trois cents ans pour être achevé, une collection d’œuvres d’art qui n’a pas bougé d’un millimètre…

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