"La nudité est la sincérité du corps : une honnêteté que tout le monde ne peut voir." Jacinto Benavente
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Aujourd'hui : "Vraiment mal ?"

Où l’on découvre que plaisir et douleur se ressemblent.

Auguste Clésinger, Femme piquée par un serpent, 1847, marbre, Musée d’Orsay, Paris

Douleur ou plaisir ? A première vue, on penche plutôt pour le plaisir, mais alors pourquoi cette sculpture s’intitule-t-elle Femme piquée par un serpent ?

En 1847, un collectionneur désire immortaliser le corps de sa maîtresse Apollonie Sabatier. Pour cela, il fait appel au jeune sculpteur Auguste Clésinger.

Auguste Clésinger, Femme piquée par un serpent, 1847, marbre, Musée d’Orsay, Paris
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Ce dernier n'a pas froid aux yeux : au lieu de sculpter son joli modèle, il décide de mouler son corps !

Le moule en plâtre, ensuite transcrit en marbre, permet de capter tous les détails charnels... jusqu’à la cellulite de la jeune femme.

Auguste Clésinger, Madame Sabatier, 1847, Marbre Musée d'Orsay, Paris
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Clésinger est en quête de notoriété, il sait que son œuvre sensuelle va faire scandale au Salon.
Apollonie Sabatier accepte que la sculpture soit exposée, à condition que son visage soit modifié... En effet, être reconnue pourrait être très embarrassant pour elle : en plus de présenter son vrai corps, la statue est une représentation de pur plaisir !

Détail de la Femme piquée par un serpent

Clésinger approuve ce compromis mais ne se fait pas d’illusion. En l’état, l’œuvre ne sera jamais acceptée par le prude jury du Salon. Il cherche d’abord un titre et abandonne vite Rêve d’Amour, trop évocateur.
Puis il trouve la solution : faire passer cet état extatique pour un spasme de douleur.
Pour cela, il ajoute un minuscule serpent enroulé autour du poignet de son modèle et nomme son marbre Femme piquée par un serpent. La statue est acceptée !

Détail de la Femme piquée par un serpent

Mais personne n’est dupe et l’œuvre fait scandale. Cette femme allongée sur un lit de roses, le corps offert, la poitrine en avant, est loin de souffrir.

Un critique s'insurge : "Le titre et le serpent sont des concessions faites au jury ! De qui se moque-t-on ! Cette femme ne souffre pas, elle jouit !"
Pour Clésinger l’objectif est atteint.
Maintenant, tout le monde ne parle que de lui !

Portrait photographique de Jean-Baptiste Clésinger, dit Auguste
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Pour en savoir plus :

Sur Auguste Clésinger

Sur le scandale de la Femme piquée par un serpent

Sur Apollonie Sabatier, figure du XIXème siècle



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Racontée par
Julie Gelé
Validée par Gérard Marié,
professeur d'histoire de l'art
Sciences Po Paris
Jeu Concours : L'avant première
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