"Le nu est la sincérité du corps : une honnêteté que tout le monde ne peut avoir." Jacinto Benavente
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Aujourd'hui : "Un cheval de bonne femme"

Où l’on suit une visite guidée pour Napoléon III et l’Impératrice Eugénie.

A gauche : Franz Xaver Winterhalter, L'Empereur Napoléon III, 1855, Huile sur toile, 240 × 155 cm, Museo Napoleonico, Rome A droite : Franz Xaver Winterhalter, Portrait d'Eugénie de Montijo, 1853, Huile sur toile, Musée d'Orsay

Le 15 mai 1853, le tout Paris accourt à l’ouverture du Salon. L’Empereur Napoléon III et l’Impératrice Eugénie sont venus en personne inaugurer l’exposition.

On les fait défiler devant chaque œuvre et on leur en dit quelques mots.
Mais visiblement, la chose les agace.

Rosa Bonheur, Le Marché aux Chevaux, vers 1852, Huile sur toile, 244.5 × 506.7 cm, Metropolitan Museum of Art, New York

Ils semblent chercher, du coin de l’œil, une œuvre en particulier. Laquelle ? Le Marché aux Chevaux de Rosa Bonheur, l’artiste préférée du couple impérial.
Une peintre qui se contente de produire avec une technique extrêmement réaliste des représentations animalières.

Gustave Courbet, Les Baigneuses, vers 1853, Huile sur toile, 227x193 cm, Musée Fabre, Montpellier
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Dès qu’Eugénie voit le tableau, elle accourt. L’une de ses suivantes lui apprend que les chevaux représentés, ces chevaux aux pattes larges, à la croupe rebondie et à la poitrine large, sont des percherons. L’Empereur, quant à lui, semble gêné par un autre tableau accroché juste à côté du premier. On lui présente Les Baigneuses que vient à peine d’achever Gustave Courbet, peintre réaliste lui aussi, mais provocateur et bousculant toutes les conventions académiques.

Eugénie montre ouvertement tout le dégoût que provoque en elle cette femme aux mollets trop gros, aux fesses trop grasses et au ventre flasque : une femme bien loin des canons du nu artistique.

détail du tableau

Elle se retourne et demande, riant de mépris : "C’est sûrement une percheronne, non ?", rapprochant ainsi les croupes du cheval et de la baigneuse, tandis que Napoléon III détache sa cravache et fouette le tableau.

La cour impériale s’éloigne alors d’une œuvre trop réaliste pour lui plaire mais qui devait rester comme l’une des premières à oser représenter la femme telle qu’elle est, avec ses grâces et ses défauts.

Édouard Louis Dubufe, Portrait de Marie-Rosalie dite Rosa Bonheur, 1857, Huile sur toile, 130.8 × 94 cm, Palais de Versailles
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Pour en savoir plus :

Sur Rosa Bonheur

Sur Gustave Courbet

Sur le scandale du nu



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