"Ce que je revendique, c'est la forme contrôlable pour la peinture, la sculpture, et l'architecture." Théo Van Doesburg
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Aujourd'hui : "Une amitié en diagonale"

Où l’on apprend que parfois l’art peut passer avant l’amitié.

A gauche : Piet Mondrian
A droite : Théo Van Doesburg

1915. Rencontre de Piet Mondrian et Théo Van Doesburg. Ces deux artistes partagent la même vision de l’art et deviennent très rapidement amis.
Pourtant, ils s’affronteront quelques années plus tard autour d’un élément qui peut sembler insignifiant...

Exemple de couverture de la revue De Stijl

Les deux amis pensent que l’abstraction pure est la seule chose qui peut rendre l’art universel. S’inspirant de l’architecture, ils veulent reprendre l’opposition entre verticalité et horizontalité.

Leur peinture se base sur le plan, la ligne, les couleurs : que des fondamentaux ! Seule l’harmonie de l’ensemble compte.

Passionnés, les deux camarades veulent diffuser leur théorie. Théo Van Doesburg fonde alors la revue De Stijl, dans laquelle Mondrian sera contributeur, et qui donnera son nom au mouvement.

Theo van Doesburg, Counter-Composition VI 1925, Huile sur toile, Tate Museum, Londres
Voir en grand

En 1924, un conflit éclate. Les deux amis aux caractères diamétralement opposés se disputent sur la théorie.
Mondrian, plus introverti, refuse en bon chef de file des néo-plasticiens tout élément superflu dans ses œuvres. A l’inverse, Théo Van Doesburg veut aller un peu plus loin, afin de dynamiser davantage ses compositions.
Pour cela, il décide d’introduire un élément révolutionnaire : une diagonale ! C’est la fin du simple quadrillage. Il veut ainsi contrer la certitude inconsciente du spectateur et fonde l’élémentarisme.

Mondrian, Composition dans le losange avec jaune, noir, bleu, rouge et gris, 1921, Chicago,The Art Institute of Chicago

Considérée comme accessoire par Mondrian, cette diagonale mettra un terme à leur amitié. Nos deux comparses ne se reparleront que quelques années plus tard lors d'une rencontre inopinée dans un café parisien.

Pourtant, Mondrian avait réalisé des tableaux en losange dès 1919, utilisant les diagonales des bordures afin de mettre en évidence les lignes horizontales et verticales. Esprit paradoxal ou fine réflexion artistique ?

Piet Mondrian, Composition en rouge, bleu et blanc : II. Huile sur toile, 1937, Centre Pompidou

Pour en savoir plus :

Vidéo-documentaire sur le rapport entre Mondrian et De Stijl

Biographie de Piet Mondrian

Sur Théo Van Doesburg



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Cyndie Riou-Tuillier
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