"Bon sang ne saurait mentir." Proverbe Français
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Aujourd'hui : "Un vernis écœurant"

Où l’on apprend que tout se recycle, même les cœurs des rois.

Vue du Monastère Royal du Val-de-Grâce, eau-forte, XVIIème siècle, Adam Pérelle, Musée Carnavalet, Paris

Un jour de 1793, Louis-François Petit-Radel se voit chargé d’une mission des plus morbides. Il doit récupérer puis jeter les 45 cœurs embaumés de personnages royaux, contenus dans les monuments funéraires du Val-de-Grâce.
Mais une fois sur place, s’il profane bel et bien les urnes reliquaires, il fait tout autre chose des cœurs...

Charles Beaubrun, Marie-Thérèse d'Espagne et son fils aîné, 1663-1666
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Petit-Radel est dessinateur et architecte, il sait que "le cœur humain longtemps conservé, offre une substance très précieuse et très recherchée dans l’art de la peinture". Partant de cette idée, il va désobéir au gouvernement.

Il garde les cœurs pour les proposer à son ami Martin Drölling, peintre de scènes du quotidien.

Il lui vend une douzaine de cœurs momifiés, dont le coeur supposé de la reine Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV.
En possession de ces trésors, Drölling n’aurait pas tardé à en faire bon usage dans son tableau Intérieur d’une cuisine. Comment utilisait-il cet organe humain ?

Martin Drölling, Intérieur d'une cuisine, 1815, 0.65x0.80m, Musée du Louvre
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Rien de plus simple. Pour une momification efficace, le cœur macère dans un liquide fait d’aromates et d’alcool. Une fois pressé, cela donne un fluide appelé la "mummie" : Drölling n’avait plus qu’à le mélanger à l’huile et aux couleurs, donnant à la toile fraîchement peinte un rendu... royal.
En effet, ce liquide organique est réputé pour amplifier l’effet de profondeur des formes et des couleurs, donnant une magnifique transparence aux pigments du tableau.

Détail du tableau

Mais est-ce que Martin Drölling a vraiment eu recours à ce procédé ? Le mystère demeure entier mais cette légende persiste pourtant depuis des siècles.
Seule une analyse scientifique pourrait déterminer si ces toiles comportent de royales particules.

Martin Drölling, Portrait de Louise-Adéone Drölling (fille de Martin Drölling), musée Magnin, Dijon
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Pour en savoir plus :

Sur Martin Drölling

Sur l'histoire du tableau

Une analyse plus poussée de l'œuvre elle-même



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Racontée par
Coralie Bernard
Validée par Gérard Marié,
professeur d'histoire de l'art
Sciences Po Paris
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Coline et Jean
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