2019, à Lagos, au Nigeria. Depuis quelques jours, dans le ciel du quartier de Makoko, on voit passer de petits drones pilotés par une poignée de jeunes gens. Des adolescents qui s’amusent ? Loin de là…

Illustration Économitips
Voir en grand

Le quartier de Makoko est un "quartier précaire", qu’on appelle de manière courante - et souvent péjorative - un bidonville. On y trouve des maisons, des rues, des écoles, des magasins, des échoppes d'artisans...

Selon certaines estimations, plus de 300 000 personnes y vivent. Mais il est impossible d’avoir des chiffres précis, car officiellement, le quartier de Makoko n’existe pas !

Une partie du quartier de Makoko vue du ciel, Nigeria, 2019, photo : Kateregga1
Voir en grand

Makoko s’est en effet formé tout seul, par l’arrivée de centaines de milliers de personnes attirées par la "métropolisation" de Lagos. Cet ancien petit port de pêche s’est fortement développé au fil des ans, concentrant de plus en plus d’entreprises, de routes, d’industries… sa population a été multipliée par 100 en 60 ans !

Habitants de Makoko, Nigeria, 2017, photo : Buchwithlenses
Voir en grand

Et au cours du développement de la ville, personne n’a pris le temps de délimiter le quartier de Makoko ! Résultat, il est régulièrement menacé d’être rasé, pour faire place à des projets immobiliers.

Le quartier de Makoko, Nigeria, 2016, photo : Page Tsewinor
Voir en grand

Mais ses habitants ne se laissent pas faire. Aidés et formés par une association, une poignée de jeunes entreprend de cartographier Makoko avec des applications internet et des drones.

Les jeunes qui ont cartographié le quartier de Makoko à l'aide d'applications internet et de drones, photo : Humanitarian OpenStreetMap Team
Voir en grand

Au fil du temps, les contours du quartier, ses rues principales, l’emplacement des commerces… tout ce qui est utile aux habitants apparaît au grand jour sur une carte informatique disponible pour tous. Les habitants, bien sûr, mais aussi les pouvoirs publics, qui peuvent ainsi mieux planifier leurs interventions.

En accédant à cette existence officielle et cartographiée, Makoko éloigne le risque d’être détruit. Ses habitants peuvent dire merci aux jeunes pilotes de drones !

Le quartier de Makoko, plus grand bidonville flottant du monde, s'étend progressivement vers l'est en gagnant sur la lagune. Illustration Économitips
Voir en grand

Pour en savoir plus :

Pour les habitants, la cartographie de Makoko est loin d’être terminée ! Mais au fait, pourquoi sauver les bidonvilles ? Peut-on changer de regard sur ces quartiers précaires ? Ne participent-ils pas au dynamisme de leur territoire ?
Pour le savoir, découvrez cette vidéo passionnante diffusée sur la toute nouvelle plateforme Tilt, une initiative de l’Agence française de développement, l’AFD.

Regarder la vidéo "Demain, tous urbains ?" de l'AFD