"La nuit venue, on y verra plus clair."
- Roland Topor -

Bonjour,
Aujourd'hui : "Nettoyez-moi ça !"
Où l'on rencontre une femme lumineuse.

 

1854, hôpital militaire de Scutari, en Turquie actuelle. C'est la nuit, tout le monde dort, ou presque : une petite lumière reste allumée. C'est celle de la directrice des soins, Florence Nightingale.

À la lueur d'une lampe à huile, cette infirmière en chef venue d'Angleterre veille sur les patients... et réfléchit à améliorer leur sort.

Dans son hôpital, on soigne les blessés de guerre. Mais beaucoup succombent alors qu'ils ne sont pas mortellement touchés. Florence Nightingale veut savoir pourquoi.

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D'après Henrietta Rae, La Dame à la lampe (Mademoiselle Nightingale à Scutari, 1854), 1891, lithographie, Bibliothèque du Congrès, Washington D.C.
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Passionnée de mathématiques et de statistiques, elle étudie scrupuleusement la mortalité dans son établissement. Sur 100 patients, 40 meurent lors de leur séjour à l'hôpital. Soit un taux de mortalité de 40 %, bien supérieur à celui des combats ! Bizarre.

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Jerry Barrett, La mission de la miséricorde : Florence Nightingale reçoit les blessés à Scutari, 1858, huile sur toile, 147 x 218 cm, National Portrait Gallery, Londres
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Très vite, elle se rend compte que les décès sont dus aux conditions d'hygiène de l'hôpital : draps sales, eaux croupies, manque d'aération…
Ni une ni deux, Florence prend des mesures sanitaires fortes, et suit leurs effets avec ses petits calculs statistiques. Résultat : en 18 mois, elle fait tomber le taux de mortalité à 2 % !

Forte de son succès, Florence veut persuader les autorités anglaises d’agir comme elle l’a fait dans tous les hôpitaux du royaume, militaires ou civils. Elle rédige alors un volumineux rapport sur le sujet.

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Florence Nightingale, vers 1860, photographie
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Pour faire parler les chiffres, elle dessine des graphiques en forme de ronds. Elle permet ainsi de visualiser les données qui illustrent ses explications, et se livre à un exercice qu'on appellerait aujourd'hui la "data visualisation".

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Florence Nightingale, Diagramme des causes de mortalité au sein de l'armée en Orient, vers 1858
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Ces graphiques existaient déjà, mais ils étaient peu utilisés. Florence Nightingale les perfectionne pour qu'ils soient plus pédagogiques.

Et ça marche ! Rentrée au pays, celle que l'on surnomme à présent "la Dame à la lampe" se voit confier la réorganisation complète du système de soins anglais. Comme quoi, avec un beau graphique, tout s'éclaire...

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L'un des premiers diagrammes circulaires par William Playfair, 1801
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Pour en savoir plus :

Florence Nightingale le savait, les statistiques ne sont pas seulement utiles dans le domaine de la santé !

Pour comprendre le rôle, l’élaboration et l’analyse des statistiques, l’Insee et ses partenaires organisent la compétition européenne de statistiques, accessible aux lycéens. Ce concours les invite à se mesurer à leurs camarades de 16 pays européens ! Les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 6 décembre sur le site insee.fr.

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Regarder le teaser de la compétition européenne de statistiques (vidéo)

" La nuit venue, on y verra plus clair. "

- Roland Topor -

Racontée en partenariat avec
l'Insee

Jeu concours : l'avant-première

Qui de Henry Ford ou Frederick Taylor a inventé le travail à la chaîne ?

 

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