"Si ce sont les plumes qui font le plumage, ce n’est pas la colle qui fait le collage."

Max Ernst

Bonjour,
Aujourd'hui : "Ne pas découper"
Où l’on passe ses vacances avec une paire de ciseaux à la main.

 

Italie, 1933. Alors qu’elle est en vacances avec des amis, la peintre Valentine Hugo est intriguée par un cliquetis métallique répétitif. Ce dernier provient de la chambre voisine, celle de l’artiste Max Ernst...

Félix, Valentine Hugo, 1913, photographie parue dans Comœdia illustré, Bibliothèque nationale de France, Paris
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C’est le bruit des ciseaux qu’il repose régulièrement sur la table. Ernst est occupé à découper des dizaines d’images piochées dans des journaux, des feuilletons populaires ou encore des catalogues de vente du siècle précédent… Mais que fabrique-t-il ?

Photographie de Max Ernst, 1909, photo : Alinea

 

Un roman-collage ! Ernst assemble ces images découpées pour en créer de nouvelles, qui composent progressivement une histoire. Il n’y a pas vraiment de texte : seuls les titres des différentes parties donnent quelques pistes. Le lecteur est totalement libre d’interpréter la suite d’images, apparemment sans queue ni tête.


Max Ernst, La cour du dragon, 1933, collage tiré d'Une semaine de bonté, publié par Jeanne Bucher, 28 x 22 cm, Museum of Modern Art, New York, photo : © ADAGP, Paris, 2021

 

Quant au titre de l’ouvrage, Une semaine de bonté, il n’a pas grand-chose à voir avec son contenu ! La suite de 184 collages montre plutôt des scènes fantastiques de violence et de mort… Des sujets parfaitement dans l’esprit du mouvement surréaliste, auquel Ernst appartient.

À gauche : Max Ernst, Oedipe, 1933, collage tiré d'Une semaine de bonté, publié par Jeanne Bucher, 28 x 22 cm, The Metropolitan Museum of Art, New York, photo : © ADAGP, Paris, 2021
À droite : Max Ernst, Deuxième poème visible 1, 1933, collage tiré d'Une semaine de bonté, publié par Jeanne Bucher, 28 x 22 cm, Musée d'Orsay, Paris, photo : © ADAGP, Paris, 2021
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Avec ce roman-collage, l’artiste dénonce le contexte politique de l’époque, et notamment la montée des nationalismes et des dictatures. À travers ses découpages, il moque allègrement la bourgeoisie, le patriotisme et le clergé, autant de valeurs qu’il juge dépassées.

Quitte, pour cela, à désosser les livres de son lieu de vacances ! Valentine Hugo rapporte le mauvais état des ouvrages de la bibliothèque : "Les gravures étaient pour la plupart détachées et de grands morceaux découpés…"

Max Ernst, Oedipe, 1933, collage tiré d'Une semaine de bonté, publié par Jeanne Bucher, 28 x 22 cm, The Metropolitan Museum of Art, New York, photo : © ADAGP, Paris, 2021
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Malgré tous ces efforts, Une semaine de bonté ne rencontre pas le succès espéré. Le roman-collage n’est tiré qu’à 800 exemplaires, en cinq cahiers au lieu des sept prévus… Ce qui ne l’empêche pas, aujourd’hui, d’être considéré comme une œuvre incontournable !

Les cinq volumes d'Une semaine de bonté, 1933, publié par Jeanne Bucher, photo : © ADAGP, Paris, 2021

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Max Ernst, Ubu Imperator, 1923, huile sur toile, 81 x 65 cm, Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, Paris, photo : © ADAGP, Paris, 2021

" Si ce sont les plumes qui font le plumage, ce n’est pas la colle qui fait le collage. "

- Max Ernst -

Racontée par Lucie Mugnier

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