Aujourd'hui : "Que des boulets !"

Février 1855. La Guerre de Crimée fait rage au Sud de l’actuelle Ukraine. Roger Fenton, alors portraitiste de la famille royale britannique, y est envoyé, pour effectuer un reportage photographique.

Mais l’artiste, qui devient donc le premier reporter de guerre britannique de l’histoire, aurait triché avec la réalité…

Une de ses œuvres les plus célèbres et controversées s’intitule La Vallée de l’ombre de la mort (The Valley of the Shadow of Death). Elle représente un ravin jonché de boulets de canon. Est-ce donc la meilleure manière de montrer la guerre ?

C’est que Fenton n’a pas trop le choix. Selon les ordres qu’il a reçus, ni mort, ni bataille ne doivent apparaître sur ses clichés.

De plus, la technique photographique de l’époque l’empêche de représenter des sujets mouvants (la longueur du temps de pose limitant les prises de vue).
Mais revenons à nos boulets. Il existe deux versions différentes de cette scène. Sur la première, les boulets de canons sont dans le fossé. Mais si on regarde attentivement la seconde, on réalise qu’il y en a aussi sur la route !

L’explication ? Errol Morris, un producteur américain, se penche sur cette énigme. En analysant minutieusement les deux clichés, il s’aperçoit que quelques pierres ont roulé entre les deux prises !
Il en déduit donc que la version avec les boulets sur la route a été prise dans un second temps, mais également qu’il y a eu une intervention humaine.

Il en est désormais convaincu : c’est Roger Fenton lui-même qui aurait déplacé les boulets pour rendre son cliché plus impressionnant. Celui-ci serait alors l'une des premières photographies remaniée de l’histoire !

Pour en savoir plus :

Sur la guerre de Crimée

Sur Roger Fenton

Sur la série de photos prises pendant la guerre de Crimée (en anglais)



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