"Un cadavre : produit fini dont nous sommes la matière première." Ambrose Bierce
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Aujourd'hui : "Ça pue !"

Où l’on découvre jusqu’où va un peintre pour rendre son sujet crédible.

Alexandre Colin, Portrait de Théodore Géricault, 1816, estampe

1818, Paris. Dans l’atelier du peintre Géricault, les quelques visiteurs sont horrifiés. La pièce a été transformée en morgue : l’odeur y est épouvantable !
Que se passe-t-il dans cet atelier ?

Le jeune Théodore Géricault, alors âgé de 27 ans, s’est lancé dans un projet ambitieux... Peindre dans un très grand format un évènement qui vient de marquer l’actualité.

Théodore Géricault, Le Radeau de la Méduse, 1819, Musée du Louvre, Paris
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Son sujet retrace un sordide fait divers : après le naufrage du navire La Méduse, 147 passagers sont parvenus à prendre place sur un vaste radeau. Les rescapés, secourus une douzaine de jours plus tard, ne sont plus qu’une dizaine…
Ce qui marque alors l’opinion, c’est que pour survivre, ils ont dû enfreindre le plus grand des tabous : le cannibalisme.

Théodore Géricault, Scène de cannibalisme, Dessin préparatoire pour Le Radeau de la Méduse, vers 1818, Musée du Louvre, Paris
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C’est ce sujet qui retient d’abord l’attention de Géricault lorsqu’il commence à travailler sur son tableau.

Pour préparer ce premier projet, afin d’être le plus réaliste possible, il va faire de nombreuses esquisses de… fragments de cadavres.

Théodore Géricault, Têtes de suppliciés, vers 1818, Nationalmuseum de Stockholm
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Mais comment se procurer des corps ? Le peintre s’associe avec les étudiants en médecine de l’hôpital voisin, qui lui donnent les restes de condamnés à mort ayant servi aux dissections.
Finalement Géricault abandonnera son idée de peindre le cannibalisme. Il se décide pour un sujet moins explicite, celui que l’on peut voir aujourd’hui au Louvre.

Théodore Géricault, Etude de pieds et de main, vers 1818-1819, Musée Fabre de Montpellier
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Aurait-il donc fait tout ce macabre travail préparatoire pour rien ? Ce n’est pas l’avis de son ami Eugène Delacroix.
Devant l’une des esquisses de cadavres peintes pour élaborer la première version, Delacroix déclare : "C’est d’une force, d’un relief admirable… Ce fragment de Géricault est vraiment sublime" !

Théodore Géricault, Fragments anatomiques, vers 1818-1819, Musée des Beaux-arts de Rouen
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Pour en savoir plus :

Sur l'artiste

Sur le tableau

Sur le naufrage de La Méduse



Pour recommander cet Artips :

Racontée par
Delphine Peresan-Roudil
Validée par Gérard Marié,
professeur d'histoire de l'art
Sciences Po Paris
Jeu Concours : L'avant première
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Un cadavre : produit fini dont nous sommes la matière première.
Ambrose Bierce
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