Le compte est bon

"Les hommes sont comme les chiffres : ils n'acquièrent de valeur que par leur position."

Napoléon Bonaparte

Bonjour,
Aujourd'hui : "Le compte est bon"
Où l’on rencontre une artiste qui invite des centaines de milliers de personnes dans son atelier.

Musée de l’Armée, Paris. En face d’un tableau d’une bataille de Napoléon I^er, une étrange bande noire et rouge ondule sur une gigantesque feuille de papier accrochée au mur. Quel est le rapport entre ces deux œuvres ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, elles ont un sujet très similaire…

Juliette Green, Napoléon suivi en Russie par 533 500 personnes, 2021, stylo sur papier, 150 × 250 cm, Musée de l'Armée, Paris, photo : © Paris, Musée de l'Armée/Anne-Sylvaine Marre-Noël © Juliette Green
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Eh oui, ce grand dessin de Juliette Green représente en réalité une campagne militaire de l’Empereur. En s’approchant, on remarque que la ligne est constituée de minuscules personnages à la queue leu leu. L’idée de l’artiste ? Représenter les quelque 533 500 individus qui forment la Grande Armée de Napoléon en 1812.

Si elle a choisi cette date, c’est qu’il s’agit du moment où l’armée de Napoléon est la plus nombreuse. Entre les recrues et les femmes qui les accompagnent, cela fait une sacrée foule ! C’est également la date à laquelle l’Empereur les entraîne dans sa nouvelle campagne contre la Russie.

Pour Juliette Green, représenter tout ce beau monde a été une tâche de longue haleine. Pour qu’ils rentrent sur son papier, elle a calculé que chaque individu devait mesurer 5 millimètres. Puis elle les a dessinés un par un, en rouge ou en noir, à raison de 1 000 par heure environ. En tout, l’œuvre a nécessité plus de 500 heures de travail !

Impossible d’identifier les personnages. Mais c’est justement ce que recherche l’artiste : elle aime montrer les hommes et les femmes anonymes qui se cachent derrière les froides statistiques. Tout à coup, ce nombre gigantesque paraît bien moins abstrait.

Hélas, beaucoup de ces individus ne sont jamais revenus de la terrible campagne de Russie… Mais les voilà tous présents au Musée de l’Armée, au même titre que l’Empereur !

Albert Georges Bessé d'après Jean-Louis-Ernest Meissonier, La retraite de Russie, vers 1814, gravure, 35 x 52 cm, Musée de l'Armée, Paris, photo : © Paris, Musée de l'Armée, RMN-Grand Palais / Marie Bour
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Pour en savoir plus :

Vous reprendrez bien un peu de Napoléon ? C’est tout l’objet de l’exposition Napoléon ? Encore !, qui montre comment la figure de l’Empereur continue d’inspirer les artistes contemporains.

Trente artistes, de Yan Pei-Ming à Marina Abramović, revisitent la mémoire de l’Empereur. Le tout dans un parcours décapant, à retrouver dans les salles du Musée de l’Armée, jusqu’au 13 février 2022.

Pour réserver son billet, c’est par ici !