"La nudité, c'est pire qu'indécent, c'est bestial ! Le vêtement, c'est l'âme humaine." Michel Tournier
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Aujourd'hui : "Encore une histoire de Pape"

Où l'on apprend que Michel-Ange était un artiste culotté...

Michelangelo Buonarroti, Le Jugement Dernier, 1541, Fresque, Chapelle Sixtine, Rome
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En 1535, le pape Paul III commande à Michel-Ange une immense fresque pour orner le mur de l’autel de la Chapelle Sixtine.
Avant même qu’elle soit achevée, cette œuvre est déjà violemment critiquée. "Même un tenancier de bordel fermerait les yeux pour ne pas voir cet obscène établissement de bains !" s’exclame l'écrivain Pierre l'Arétin.

Et pour cause : les quatre cents personnages qui y figurent, parmi lesquels des saints et le Christ, sont représentés complètement nus.

Détail du Jugement Dernier

Un jour, le Pape vient s'enquérir de l'avancée des travaux auprès de Michel-Ange accompagné de Biagio da Cesena, son maitre de cérémonie. Ce dernier se scandalise de cette nudité devant Michel-Ange et compare l'oeuvre à une « scène des bains publics et des auberges ».

Rancunier mais non sans humour, Michel-Ange s’amuse alors à reprendre les traits du cardinal pour représenter Minos, démon juge des Enfers, qu’il dote d’oreilles d’âne et autour duquel vient s’enrouler un serpent qui lui mord le sexe.
Malgré les demandes insistantes du cardinal, Michel-Ange refusera de recouvrir ses personnages et s’obstinera à les représenter en tenue d’Adam.

Détail du Jugement Dernier

Et le Pape Paul III dans cette histoire ? Grand admirateur de Michel-Ange, il prendra grand soin de ne pas s'impliquer, répondant au cardinal qu'il a "autorité au ciel et sur terre, mais pas aux enfers !".

Les successeurs de Paul III, en revanche, n'ont pas les mêmes goûts. Le peintre Daniele da Volterra est chargé d'rhabiller les personnages de la fresque. L'artiste toscan, admiratif du travail de Michel-Ange, limitera ses retouches à des voiles légers.

Détail du Jugement Dernier

Lors de la restauration de la fresque, les "repeints" de Daniele Da Volterra seront conservés.
Ayant rajouté des braghe (culottes) Daniel de Volerra recevra et conservera pour toujours le surnom de braghettone, littéralement "le culottier" ou le "faiseur de culottes".

Autoportrait de Michel-Ange

Pour en savoir plus :

Sur l'œuvre

Sur Michel-Ange

Sur la Chapelle Sixtine



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Validée par Gérard Marié,
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