"Vouloir plaire à son siècle est souvent une raison pour déplaire à la postérité." Marin
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Aujourd'hui : "À l’abri des regards"

Où l’on reste cachée derrière un volet.

Franz-Josefs-Kai, Vienne, entre 1890 et 1905, impression Photochrome, Bibliothèque du Congrès, Washington
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Vienne, début du XXe siècle. Ce soir, le mécène Fritz Waerndorfer reçoit. Tous les invités admirent sa collection d’œuvres d’art.
Au milieu de tous les tableaux, une peinture est mystérieusement dissimulée derrière des volets… Quelle est donc cette œuvre cachée ?

Gustav Klimt, Espoir I, 1903, huile sur toile, 189 x 67 cm, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa
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C’est une toile de Gustav Klimt, Espoir I, sans doute l’un de ses tableaux les plus audacieux. Il représente une femme enceinte et nue, menacée par d'horribles figures.

Nullement effrayée, elle regarde paisiblement le spectateur, les mains jointes sur le ventre. Son calme contraste avec la violence des réactions provoquées par le tableau !

Egon Schiele, Gustav Klimt, 1913, crayon et gouache sur papier, 48 x 32 cm, collection particulière
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Car dès sa création, l’œuvre fait naître des tensions. Au point que le ministre de l’Instruction publique conseille à Klimt de ne pas exposer son œuvre.
Montrer nue une femme enceinte, voilà qui a tout pour choquer le public conservateur de la Vienne de l’époque !

C'est pourquoi le tableau ne figure pas dans l'exposition organisée par la Sécession viennoise, le groupe d’artistes non conformistes dont il est l’un des fondateurs.

Gustav Klimt, Nuda Veritas, 1899, 252 x 55 cm, huile sur bois, Theatermuseum, Vienne
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Heureusement, quelques amateurs d'art sont plus ouverts d'esprit... Espoir I est achetée par un ami de Klimt, le fameux mécène Fritz Waerndorfer, qui la conserve à l’abri des regards critiques. L’œuvre pouvait seulement être admirée quand son propriétaire choisissait de la dévoiler.

Avec ce tableau, et un peu malgré lui, voilà que Klimt illustre parfaitement cette citation du poète Schiller : "Si tu ne peux plaire à tous par tes actes et ton art, plais à peu. Plaire à beaucoup est mal".
La phrase est si représentative de sa peinture que Klimt l'avait déjà soigneusement inscrite, quelques années auparavant, sur une autre de ses œuvres !

Joseph Maria Olbrich, Entrée du Pavillon de la Sécession, 1987, Vienne, photo : Gryffindor
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Pour en savoir plus :

Sur le tableau

Sur Gustav Klimt

Sur la Sécession viennoise



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Racontée par
Claire Quiry
Validée par Gérard Marié,
professeur d'histoire de l'art
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