Aujourd'hui : "Liberté conditionnelle"

En 1894, l’Université de Vienne commande à Gustav Klimt trois tableaux afin de décorer son hall d’entrée. Carte blanche lui est donnée pour représenter trois des disciplines majeures enseignées : la Philosophie, la Médecine et la Jurisprudence. Mais la liberté semble avoir ses limites...

Pensant qu’à “chaque époque son art, à l’art sa liberté”, Gustav Klimt avait créé avec Josef Hoffmann et Josef Olbrich la Sécession en 1897, association d’artistes viennois. Quand il présente en 1900 son tableau représentant La Philosophie de manière peu conventionnelle, le choc est là. Une colonne de corps enlacés et nus représente tous les cycles de la vie. Elle se dresse dans une poussière d’étoiles d’où émerge un visage impénétrable et allégorique, celui de la Philosophie.

Les universitaires et les bien-pensants n’apprécient pas la toile et vont même jusqu’à interpeller le ministre de l’éducation : "Nous ne nous opposons pas à la nudité, à la liberté de l’art, mais à l’art qui est laid". Mais pour Klimt, la liberté de l’art est bien plus importante que l’avalanche de critiques. Si l’art était vraiment libre, ne le serait-il pas dans toutes ses dimensions, dans sa beauté comme dans sa laideur ?

En continuant sur sa lancée, Klimt peint La Médecine, mêlant la mort à la sensualité féminine, et La Jurisprudence, représentant un homme nu pris dans les tentacules d’une pieuvre.
Ironie de l’histoire, La Philosophie reçut la médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris en 1900. Malheureusement, on ne peut plus contempler aujourd’hui ces œuvres, détruites en 1945.

Pour en savoir plus :

Sur l’artiste

Sur la Sécession



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