Aujourd'hui : "Crotte !"

Ce sont de simples boîtes de conserve. 90 pour être exact, soigneusement numérotées et signées par leur créateur, l’artiste italien Piero Manzoni. Pourtant, ces petites boîtes ont révolutionné l’histoire de l’art…

Qu’ont-elles de si particulier ? Et surtout, que contiennent-elles ?

Toutes les informations sont livrées sur l’étiquette : “Merde d’artiste. Contenu net : 30 gr. Conservé au naturel. Produite et mise en boîte au mois de mai 1961”.
Et oui, l’artiste a mis en boîte… ses propres excréments !

Enfin, non content d’avoir “créé” toutes ces boîtes, Manzoni souhaite les vendre. Le prix de ses œuvres est modestement fixé... sur le cours de l’or.

La radicalité de son geste est perçue comme une véritable critique du monde du marché de l’art. Car au-delà de la provocation, Manzoni repose la question de la définition de l’art, comme l’avait déjà fait son ami Marcel Duchamp avec son célèbre urinoir… Une question si importante qu’elle est même débattue au Parlement italien !

Si Manzoni n’a vendu que très peu de boîtes de son vivant, cela a changé à sa mort. Depuis, sa Merde d’artiste s’arrache à des prix bien supérieurs au cours de l’or.

Aujourd’hui, chacune de ces boîtes coûte plusieurs milliers d’euros ! L’artiste aurait sans doute été sensible à l’ironie de la situation.

Certaines boîtes ont même été achetées par de grands musées, qui conservent toujours la précieuse matière avec soin. Parfois à leurs risques et périls : avec les années, des problèmes d’étanchéité sont apparus…
Si certains doutaient encore de l’honnêteté de Manzoni, ces soucis de conservation ont accrédité la véracité de l’étiquette !

Pour en savoir plus :

À propos de l'œuvre

À propos de l'artiste

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