Aujourd'hui : "Celle de trop"

1887. Le compositeur autrichien Anton Bruckner se lance dans la création de sa Neuvième symphonie. Il compose une œuvre emplie de spiritualité et, très pieux, la dédie à Dieu. Plein de doutes sur son talent, il traîne dans l’écriture de la symphonie... et décède avant d’en être arrivé au bout.

Bruckner n’a terminé que trois mouvements sur quatre : la troisième partie est un adagio, une musique lente. Le comble, c’est que celui-ci se nomme L’adieu à la vie.

Même si certains chefs d’orchestre jouent la pièce telle quelle, c’est-à-dire inachevée, des musicologues n’arrivent pas à s’y résoudre.

Ils considèrent cette symphonie comme l’une des plus brillantes de Bruckner : pas question de passer à côté d’une conclusion grandiose ! Car le dernier mouvement est souvent l'apothéose dans les autres œuvres du compositeur.

Pour compléter la symphonie, les musicologues se penchent sur les ébauches de partitions écrites par Bruckner. Ce dernier avait déjà bien réfléchi sur le fameux quatrième mouvement, il en avait presque composé les deux tiers !

Sauf que la reconstruction n’est pas si simple. Non seulement les partitions ne vont pas toujours ensemble, mais en plus il est difficile d’anticiper ce que Bruckner n’a pas écrit, car sa musique est très imprévisible. L’expérience s’annonce donc compliquée...

Pourtant, certains remontent leurs manches et tentent l’aventure. Depuis les années 1980, trois restitutions "officielles" ont vu le jour, et d’autres sont en cours.
Elles sont assez différentes les unes des autres : chaque musicologue y va de sa propre interprétation !

Avec ou sans quatrième mouvement, la Neuvième symphonie de Bruckner captive toujours les passionnés de musique.

Une belle postérité pour un compositeur qui doutait de son talent...

Pour en savoir plus :

50 ans, déjà ! L’Orchestre de Paris célèbre ses 50 ans d’existence et, c’est promis, il y en aura pour tous les goûts…

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