Aujourd'hui : "Trois hommes et un morceau"

En 1984, le musicien Leonard Cohen, soulagé, enregistre enfin la chanson Hallelujah. Cela fait deux ans qu’il peaufine le texte, parsemé de références à des personnages bibliques.
Pour Cohen, le titre est "plutôt joyeux" et né de l’envie "d’affirmer [sa] foi en la vie". Malgré ses efforts, Hallelujah paraît dans l’indifférence générale ! Tout ce travail pour rien, vraiment ?

Quelques années plus tard, un autre interprète, John Cale, s’en empare pour la transformer radicalement.
De tous les couplets écrits par Cohen, il écarte ceux trop expressément religieux pour ne garder que les plus irrévérencieux. Le sens de la chanson devient soudain bien plus équivoque...

Cette version, le jeune musicien Jeff Buckley la découvre par hasard alors qu’il garde l’appartement d’un ami. Séduit, il décide d’en faire une reprise.

S’il conserve les paroles, son interprétation est beaucoup plus lyrique et sensuelle. Pour le jeune californien chevelu, c’est même "un alléluia à l’orgasme… une ode à la vie et à l’amour" ! Et c’est cette version, sortie sur l’album Grace en 1994, qui fait un carton.

L’histoire ne s’arrête malheureusement pas là… Trois ans plus tard, Jeff Buckley perd la vie dans un accident.
Cet événement tragique contribue à transformer le morceau en succès planétaire et lui fait encore changer de sens. Passée de prière à ode à la sexualité, la chanson devient alors un hymne à la mélancolie.

Depuis, on peut entendre l’Hallelujah de Jeff Buckley dans les enterrements, les séries mélodramatiques et même dans les télé-crochets. Un succès populaire que Leonard Cohen n’avait sûrement pas envisagé !

Pour en savoir plus :

Sur le destin de la chanson

Sur Leonard Cohen, disparu en 2016

Sur Jeff Buckley



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