Une deuxième chance ?

"Nous sommes des bâtisseurs de ponts entre l’Occident et les Afriques, c’est une chance."

Manu Dibango

Bonjour,
Aujourd'hui : "Une deuxième chance ?"
Où l’on casse des disques pour fabriquer un tube.

2 mars 1972, au Cameroun. C’est la catastrophe : l’équipe nationale de football vient d’être éliminée de la Coupe d’Afrique des Nations. Dans les rues, des supporters dépités cassent les disques vinyles de l’hymne composé pour l’occasion...
Mais le morceau créé pour la face B du vinyle, Soul Makossa, ne tombe pas aux oubliettes pour autant !

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Équipe nationale de foot du Cameroun, 1972, photo : DR

Manu Dibango, le musicien camerounais à l’origine du titre, décide de lui donner une deuxième chance : il l'inclut dans son nouvel album.

Enregistré puis sorti à Paris, le disque tombe entre les mains de DJs et producteurs afro-américains, venus chercher en France de nouvelles pépites musicales africaines.

Manu Dibango, Soul Makossa, 1973, pochette d'album, photo : DR

C’est ainsi que Soul Makossa traverse l’Atlantique et se retrouve chez les disquaires new-yorkais… Puis dans les soirées très prisées organisées par le DJ David Mancuso dans son loft, pour la crème des fêtards de la ville. Ces derniers tombent sous le charme de ce son atypique, qui devient rapidement un tube !

New York, vers 1980, photo : Gerd Eichmann
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La recette du succès ? Le titre Soul Makossa donne un indice : le makossa est un style de musique camerounaise, que Dibango arrange ici à la sauce soul. Ce mélange des genres puise son origine dans la vie même du musicien…

Né au Cameroun, il déménage en France à l’âge de 15 ans. Il y découvre les clubs de jazz, où résonne notamment de la musique soul.

Manu Dibango, 2019, photo : Selbymay
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Ajoutez à ce mélange un refrain entraînant, et le tour est joué ! Le succès est tel qu’il s’agit aujourd’hui de l’un des titres les plus cités et samplés, c’est-à-dire que des fragments du morceau original sont ajoutés à de nouvelles créations.
Et pas par n’importe qui : Michael Jackson ou encore Rihanna ont été particulièrement inspirés par Soul Makossa… Pas mal, pour une "face B" !