Aujourd'hui : "Une tombe aguicheuse"

14 heures, le 10 janvier 1870, un coup de feu claque au 27 de la rue d’Auteuil. Quelques secondes plus tard, un individu s’écroule sur le trottoir, la poitrine ensanglantée. Le journaliste Victor Noir est mort ! Le grand sculpteur et homme de gauche, Jules Dalou, immortalisera la victime dans cette posture, afin de concevoir sa tombe dans un réalisme presque dérangeant...

Le journaliste, tué par le cousin de l’Empereur Napoléon III, a d’abord été enterré à Neuilly-sur-Seine. Plus de 100.000 personnes vinrent à ses obsèques pour protester contre l’acquittement du prince Bonaparte.

Victor Noir, qui travaillait pour La Marseillaise, hebdomadaire révolutionnaire et violemment anti-bonapartiste, devint ainsi un symbole de lutte républicaine à 22 ans.

C’est pourquoi la dépouille de Victor Noir fut déplacée au cimetière du Père Lachaise en 1876. Il eut même droit à une sépulture en bronze sculptée par Jules Dalou, quinze ans plus tard.

Le sculpteur choisit de représenter le journaliste d’une manière extrêmement réaliste. Gisant sur le sol, il est débraillé, la bouche entrouverte et le haut-de-forme roulé à ses pieds.

Mais le plus surprenant reste la "virilité" expressive du défunt, devenue au fil des années la cible d’une dévotion toute particulière...

Une rumeur court que frotter cette étonnante protubérance favoriserait la fertilité des femmes, ou stimulerait même l’ardeur de leurs compagnons masculins...
Ce qui explique l’érosion du bronze au niveau des parties intimes du gisant.

Si peu de gens se souviennent de la personnalité de Victor Noir, sa tombe est devenue l’une des sépultures les plus visitées du Père Lachaise.

Pour en savoir plus :

Sur Victor Noir

Sur Jules Dalou

Sur la tombe de Victor Noir



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