Un peu plus vers la gauche…

"Ce qui vaut la peine d'être fait vaut la peine d'être bien fait."

Nicolas Poussin

Bonjour,
Aujourd'hui : "Un peu plus vers la gauche…"
Où l’on découvre que Nicolas Poussin aimait bien jouer aux poupées.

Rome, vers 1634. Dans son atelier, le peintre Nicolas Poussin s’agite devant une grande boîte.

Il plonge soudain son bras à l’intérieur, remue quelque chose, puis colle son œil contre la paroi. Pourquoi ce drôle de manège ?

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Nicolas Poussin, Portrait de l'artiste, 1650, huile sur toile, 98 x 74 cm, Musée du Louvre, Paris
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L’artiste travaille d’arrache-pied à son nouveau tableau, qui représente le mythe antique de l’enlèvement des Sabines.

Ces dernières courent en tout sens, tentant d’échapper aux soldats romains qui veulent les enlever. Mais comment rendre lisible une telle cohue ? Le peintre a une astuce…

Nicolas Poussin, L'Enlèvement des Sabines, vers 1634, plume, encre brune et lavis brun, 20 x 19 cm, Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie, Besançon
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Lorsqu'il s’attaque à une composition complexe, Poussin met son futur tableau… en boîte ! Quoi de mieux pour visualiser l’œuvre achevée que de la construire en vrai ? L’artiste conçoit une boîte, comme une petite scène de théâtre.

Il y dispose des figurines qu’il a modelées en cire, allant jusqu’à les habiller de chutes de tissu. Il lui suffit ensuite de modifier l’emplacement des figurines dans la boîte jusqu’à être satisfait du résultat !

Illustration Artips
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Pendant tous ces ajustements, Poussin regarde par un trou percé sur le devant. Cela lui permet d’observer la scène telle qu’il va la peindre.

Mieux : il y a des ouvertures sur les côtés pour modifier la quantité de lumière et doser les effets d’ombre. Rien n’est laissé au hasard !

Illustration Artips
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Après toutes ces minutieuses opérations, une fois que la future composition semble parfaitement harmonieuse, Poussin multiplie les croquis.

Il fixe les attitudes des personnages les uns par rapport aux autres, ajustant si besoin une ou deux figurines. Enfin, seulement, il commence à peindre la toile.

Nicolas Poussin, L'Enlèvement des Sabines, vers 1634-1635, huile sur toile, 154 × 206 cm, The Metropolitan Museum of Art, New York
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Malgré ce long et fastidieux travail, il arrive que Poussin ne soit toujours pas satisfait du résultat.

Et c’est le cas pour les Sabines, où dans une seconde version, quelques détails ont été modifiés. C’est parti pour le jeu des sept erreurs entre les deux tableaux !