"Ce qui vaut la peine d'être fait vaut la peine d'être bien fait." Nicolas Poussin
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Aujourd'hui : "Oh, la barbe !"

Où l’on découvre un Christ pas très catholique.

Nicolas Poussin, Saint François-Xavier rappelant à la vie la fille d’un habitant de Cangoxima au Japon, 1641, huile sur toile, 444 x 234 cm, Musée du Louvre, Paris
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1641. Le peintre Nicolas Poussin, qui vit d’habitude à Rome, est de retour à Paris. Sa renommée l’a précédé et il croule sous les sollicitations ! Il travaille pour les plus grands, jusqu’au roi Louis XIII.

Cette même année, il livre un immense tableau commandé par l’ordre religieux des Jésuites. La toile, haute de presque 5 mètres, est impressionnante.
Mais un détail chagrine ses contemporains...

Détail de l'œuvre

L’œuvre répond pourtant à la commande. Elle met en scène l’incroyable miracle d’un missionnaire jésuite, saint François-Xavier.

En voyage au Japon, il aurait ressuscité une jeune fille avec l’aide du Christ. Certes, les personnages ne ressemblent guère à des Japonais ! Mais ce n’est pas ce qui a causé la polémique.

Détail de l'œuvre

Le problème, c’est le Christ lui-même, représenté en haut de la toile. Les bras écartés, il est peint comme un homme très musclé, à la barbe soigneusement bouclée et au visage sévère.

Pour le public, il ne correspond pas vraiment à l’image sereine habituelle du Christ mais plutôt... au terrible dieu antique Jupiter.

Zeus (Jupiter) d'Otricoli, copie romaine d'après un original grec du IVe siècle av. J.-C., marbre, Musées du Vatican
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Poussin, outré, se défend vigoureusement. Son Christ n’a rien d’anormal ! Selon le peintre, il doit impressionner, pas ressembler à un "père douillet".

Pour autant, ses détracteurs n’ont pas tout à fait tort. Poussin est passionné par l’Antiquité : il a donc tendance à mêler éléments chrétiens et antiques dans ses tableaux. Pas étonnant que son Christ ait un petit air de Jupiter…

Nicolas Poussin, Paysage par temps calme, vers 1651, huile sur toile, 99 x 132 cm, Getty Center, Los Angeles
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On pense aujourd’hui que la polémique aurait été orchestrée par des concurrents jaloux.
Cela aurait d’ailleurs contribué au départ de Poussin, refroidi par cet accueil parisien et fatigué des sollicitations. Il ne s’attarde pas à Paris et rentre bien vite en Italie !

Nicolas Poussin, Autoportrait, 1650, huile sur toile, 78 x 94 cm, Musée du Louvre, Paris
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Pour en savoir plus :

Sur Nicolas Poussin

Sur ses œuvres religieuses

Sur le classicisme

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Racontée par
Nadia Goupil
Validée par Gérard Marié,
professeur d'histoire de l'art
Sciences Po Paris
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