Aujourd'hui : "Il pleut des roses"

Dans un beau palais à l’antique, la fête bat son plein ! Nous sommes chez l’empereur Héliogabale, que l’on voit sur l’estrade vêtu de doré. Il observe les convives qui se prélassent au premier plan. Ces derniers s’ébattent dans des pétales de roses.
Mais s’amusent-ils vraiment ?

A bien y regarder, les pétales continuent de tomber sur les invités, jusqu’à les recouvrir complètement, menaçant ainsi de les enterrer vivants…

Le peintre Alma-Tadema s’inspire d’une histoire, peut-être fictive, puisée dans le récit antique L’Histoire Auguste. L’auteur anonyme y raconte que l’empereur fait “tomber en abondance des violettes et d’autres fleurs sur ses courtisans, de telle manière que plusieurs d’entre eux, incapables d’émerger à la surface, meurent étouffés ».
Et tout cela pour le plus grand plaisir du cruel souverain !

Alma-Tadema remplace les violettes par des pétales de roses, pour renforcer le contraste entre la beauté de la scène et son caractère sadique. Mais pourquoi représenter une scène aussi morbide ?

Ce peintre de la fin du XIXe siècle s’est spécialisé dans la reconstitution très précise de scènes antiques. Ses œuvres remportent alors un tel succès qu’il vit dans l’aisance et peut se permettre de peindre ce qu’il veut, sans répondre à une commande.

C’est le cas de ce tableau, bien plus grand que ses formats habituels. Alma-Tadema l’a minutieusement préparé : chaque détail archéologique est copié d’après des objets datant de la Rome antique.

Le sujet lui tient tellement à cœur qu’il se serait même représenté sous les traits de l’un des invités.
Et, habilement, il place le spectateur au même niveau que les convives. Car nous sommes comme eux, inconscients du danger !

Pour en savoir plus :

Sur le tableau et le contexte artistique de l’époque victorienne

Sur Lawrence Alma-Tadema



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