"Sauf erreur, je ne me trompe jamais."

Alexandre Vialatte

Bonjour,
Aujourd'hui : "Oups…"
Où l’on découvre que même les très grands musées peuvent se tromper.

 

2018. C’est l’émotion dans une prestigieuse salle des ventes londonienne. Tous les acheteurs convoitent le portrait d’une jeune fille datant du XVIIe siècle.

Une vente qui met le Metropolitan museum de New York dans tous ses états…
Pourquoi ?

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The Metropolitan Museum of Art, New York, photo : Fcb981
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Est-ce parce que le Metropolitan n’a pas les moyens d’acquérir l’œuvre ? En effet l’estimation exorbitante, entre 2 et 5 millions de livres sterling, a de quoi décourager.

Non, la véritable explication est que le portrait en question… appartenait au Metropolitan, qui s’en est débarrassé un peu vite !

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Petrus Paulus Rubens, Portrait de Clara Serena Rubens à 12 ans, vers 1620, huile sur bois, 36 x 26 cm, collection privée
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Comment est-ce possible ? Vers 1940, un spécialiste avait clamé que le portrait était d’un suiveur du peintre flamand Rubens, qu'il était peint par quelqu'un de son entourage. Bref, le tableau n’avait que peu d’intérêt.

Ayant besoin d’un peu d’argent, le musée décide de vendre l’œuvre en 2013 sans la refaire expertiser. Grave erreur !

Contrairement à la France, où les collections sont inaliénables et ne peuvent être cédées, les musées américains vendent parfois leurs œuvres.

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Petrus Paulus Rubens, Autoportrait, 1623, huile sur toile, 85 x 62 cm, Royal collection, Londres
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C’est un moyen rapide pour renflouer les caisses et c’est dans ce cadre que le Metropolitan s’est débarrassé du portrait pour plusieurs centaines de milliers de dollars…

Mais ce n’est pas du tout une bonne affaire pour le musée. Car la nouvelle propriétaire fait nettoyer l’œuvre et la soumet à nouveau à des experts.

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Le tableau à la Scottish National Gallery, 2017, Edimbourg, photo : © Alamy Images
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Cette fois, on juge que la délicatesse et l’émotion du portrait ne peuvent être que de la main de Rubens lui-même.

La modèle serait sa propre fille, Clara Serena. Le Metropolitan s’en mord les doigts, mais il est trop tard. L’œuvre repasse en vente, cette fois pour plusieurs millions de livres !

Aujourd’hui, le sublime portrait est chez un collectionneur privé, bien content que le grand musée se soit trompé !

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Petrus Paulus Rubens, Portrait de Clara Serena Rubens à 12 ans, vers 1620, huile sur bois, 36 x 26 cm, collection privée. Détail de l’œuvre
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Petrus Paulus Rubens, Clara Serena Rubens à 5 ans, vers 1616, huile sur toile, 33 x 26 cm, collection du Prince de Liechtenstein, Château de Vaduz, Liechtenstein
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" Sauf erreur, je ne me trompe jamais. "

- Alexandre Vialatte -

Racontée par Delphine Peresan-Roudil

Validée par Gérard Marié,
professeur d'histoire de l'art
Sciences Po Paris

Jeu concours : l'avant-première

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