"Les philosophes sont plus anatomistes que médecins : ils dissèquent et ne guérissent pas." Antoine de Rivarol
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Bonjour,

Aujourd'hui : "Il reste les muscles !"

Où l'on apprend que l'on a dépecé un gladiateur.

Jean-Galbert Salvage, L'écorché, plâtre, 1804, École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris
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Paris, Salon de 1804. Une sculpture réalisée par un inconnu et intitulée L’Écorché intrigue le public.
Contrairement à l’œuvre antique qu'elle reprend, le Guerrier combattant, cette statue représente l'homme... sans peau. On voit directement ses muscles !

Cela explique son nom. Mais pourquoi présenter une telle œuvre ?

Agasias d'Éphèse, Guerrier combattant, dit Gladiateur Borghèse, marbre, vers 100 av. J.-C., Musée du Louvre
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Le sculpteur, Jean-Galbert Salvage, n'est pas vraiment un artiste. C'est plutôt un médecin passionné d'art !
Avec cette statue, il veut prouver que les sculpteurs antiques avaient une bonne connaissance de l'anatomie.

Pour réaliser son œuvre, il a utilisé... des cadavres ! Il les a dépecés et placés de la même manière que le Guerrier combattant.

Mais attention ! Tous les corps ne faisaient pas l'affaire. Il les fallait jeunes et en bon état pour que la comparaison ait un intérêt...
Salvage nous dit même préférer les soldats tués dans un duel. Des cobayes entiers et bien musclés !

Jean-Galbert Salvage, Anatomie du Gladiateur combattant, 1812, gravure
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Salvage pouvait ainsi évaluer l’exactitude de l'anatomie de la statue antique en la comparant avec celle du cadavre. Et pour montrer à tous que les proportions des œuvres antiques étaient justes, il a réalisé des moulages de son travail.

Il a également édité un ouvrage avec des dessins réalisés d'après ces corps écorchés. Salvage souhaitait diffuser son œuvre pour l'enseignement du dessin, de la peinture et de la sculpture.

Jean-Galbert Salvage, Anatomie du Gladiateur combattant, 1812, gravure
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Pour lui, impossible d'arriver au beau idéal sans étudier l'anatomie.

Même si la réalisation de cette œuvre n'est pas très ragoûtante, elle a connu un grand succès. Même le grand peintre David, qui était alors académicien, a reconnu l'intérêt de son ouvrage. Quant au public, il a adoré !

Jean-Galbert Salvage, Tête anatomique de l'Apollon du Belvédère, 1806, plâtre, École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris

Pour en savoir plus :

Sur le Guerrier combattant d’Agasias d’Ephèse

L’ouvrage de Salvage, L’anatomie du gladiateur

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