"On ne fond pas une bonne épée avec du mauvais fer." Proverbe chinois
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Aujourd'hui : "Bancs publics…"

Où l’on apprend qu’il ne faut pas toujours se fier aux apparences.

La météorite de Caille est composée de fer (90,9%) et de nickel (9,1%) et présente des traces de gallium, germanium et iridium. Illustration Sciencetips
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XVIIIe siècle, Alpes-Maritime, France. Au cœur de la petite ville de Caille, un homme observe avec émerveillement ce qu’il pense être un bloc de fer de plus de 600 kg. Une sacrée aubaine pour ce maréchal-ferrant !

Ravi, il décide d’utiliser sa trouvaille pour fabriquer des fers pour ses mulets. Malheureusement, la matière ne réagit pas comme prévu. Elle est beaucoup plus difficile à travailler que son fer ordinaire.

L'église de Caille, 1930
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Finalement, après plusieurs tentatives infructueuses, le maréchal-ferrant, dépité, abandonne la pierre devant la petite église du village. Plusieurs années durant, elle va servir de banc aux habitants de Caille, jusqu’à l’arrivée d’un visiteur…

Il s’agit du naturaliste Cyprien Prosper Brard. Ce dernier a entendu parler de l’étonnant bloc de fer qui, d’après les plus anciens habitants du village, aurait été apporté par un nuage. Absurde me direz-vous ? Et bien, pas tant que ça !

Météore visible au dessus des Wallaman Falls en Australie, 2012. Photo : © Thierry Legault / NASA
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Pour le naturaliste, il pourrait s’agir… d’une météorite venue tout droit de l’espace. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son périple n’a pas été de tout repos. Après avoir parcouru des milliards de kilomètres dans l’espace, le bloc de pierre alors appelé "météoroïde" a pénétré l’atmosphère terrestre à plus de 70 000 km/h.

À cette vitesse, sa température est montée à 1500 °C, et il s'est consumé, en générant une spectaculaire traînée lumineuse : le météore. Ce n’est qu’au moment où il a touché le sol, à près de 300 km/h, qu’il a enfin pris le nom de "météorite".

Météorite de Caille. Photo : © MNHN
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Par chance, le naturaliste a mis la main sur la plus grosse météorite d’un seul tenant jamais retrouvée en France. Elle prend alors le nom de météorite de Caille.

Finalement, le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris parviendra à échanger ce trésor sans pareil contre la fabrication d’une nouvelle horloge pour l’église de la ville.

Découvrir la bande-annonce de l'exposition "Météorites, entre Ciel et Terre" (vidéo)

Pour en savoir plus :

Fascinantes météorites ! Le Muséum national d’Histoire naturelle leur consacre justement une exposition spectaculaire "Météorites, entre Ciel et Terre" jusqu’au 10 juin. Au menu : un parcours immersif, des films et plus de 300 météorites à découvrir.

Et après le fabuleux voyage de la météorite de Caille, la chasse aux météorites est ouverte : rendez-vous ici pour télécharger l’application "MeteorQuest".

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Matthieu Gounelle, professeur au Muséum national d'Histoire naturelle
Réalisée en partenariat
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