L’étoile du bousier

"N’allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n’y a pas de chemin et laissez une trace." Ralph Waldo Emerson

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Bonjour,

Aujourd'hui : "L’étoile du bousier"

Où l’on apprend comment les coléoptères se repèrent dans le désert.

Bousier dans le désert de Bikaner (Inde), 2007, photo : Nick Woodford
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2012, sous le dôme étoilé du Planétarium de Johannesburg. La biologiste Marie Dacke et son équipe observent avec attention les allées et venues d’un curieux petit insecte : le bousier.

Ce coléoptère est bien connu pour sa capacité à façonner puis faire rouler d’énormes boules de bouse (sa nourriture presque exclusive) jusqu’à son terrier. Mais que fait-il au beau milieu d’un planétarium ?

Dans une expérience complémentaire, le bousier est équipé d'un petit chapeau en carton lui occultant la vue des étoiles, photo : Marcus Byrne

Eh bien, il cherche son chemin ! Marie Dacke est en effet en pleine expérience. Elle veut savoir comment le bousier s’oriente pendant la nuit. La réponse semble simple : lorsque la Lune est visible, c’est sa lueur qui le guide. Mais elle n’est pas toujours visible.

Et l’œil du bousier n’est pas très acéré, ce qui ne lui permet pas de s’aider des étoiles les plus brillantes, comme l’étoile du Berger.

Voie lactée vue du Parc National d'Assateague, 2016, photo : SkyB
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Comment se repère-t-il alors ? Marie Dacke a bien sa petite idée : et si c’était la Voie lactée, le GPS du bousier ?

Son large ruban est assez lumineux pour être visible de la petite bête.
Mais il n’est pas aisé de tester cela en pleine nature. Difficile en effet de faire disparaître le ciel étoilé…

En haut : les bousiers sont exposés à la Voie lactée dans une arène de 3 mètres de diamètre et leurs trajets sont représentés par les lignes de différentes couleurs. En bas, dans la même configuration, la Voie lactée est occultée.
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D’où la présence des chercheurs au planétarium. Ils ont placé 10 bousiers au centre d’une arène et chronomètrent le temps qu’ils mettent pour rejoindre les bords.

Le résultat est sans appel : lorsque la Voie lactée est projetée, les coléoptères ne mettent que 43 secondes à rejoindre les bords. Ils filent tout droit, en suivant le ruban lumineux au-dessus d’eux.

En revanche, quand le planétarium est plongé dans le noir, leur trajet est aléatoire et bien plus long, près de 120 secondes !

Panneau de signalisation dans la réserve d'Ithala (Afrique du Sud) portant l'inscription : "Les bousiers ont la priorité", 2008, photo : Dees Chinniah
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Si le bousier n’est pas le seul animal à s’orienter grâce à la Voie lactée, c’est le premier pour lequel cette capacité a été formellement mise en évidence.

Bien loin de s’en soucier, notre petit bousier, lui, continue à rouler sa boule.