Aujourd'hui : "Vous descendez ?"

2007, France. Adossé à la paroi d’un ascenseur, un homme attend, impatient. Il faut dire que cela fait déjà 5 minutes qu’il descend, descend, descend… Mais où va-t-il donc ? Au fond d'une mine d'or ? Dans un bunker secret ?

Non ! Dans un laboratoire souterrain…
Là, à 500 mètres sous terre, des scientifiques travaillent sur une épineuse question : comment stocker, en toute sécurité, des déchets très fortement radioactifs et qui vont le rester pendant très longtemps ?

Ces déchets, qu'on appelle HA et MA-VL (pour "haute activité" et "moyenne activité à vie longue") sont principalement issus du fonctionnement des centrales nucléaires, celles qui produisent l'électricité que nous consommons.

Or ces déchets sont nocifs pour l'environnement et la santé humaine : on ne peut donc pas les jeter dans la première poubelle venue.

Le principal problème, c'est qu’ils vont rester dangereux pendant des milliers, voire des millions d’années…

Impossible donc de les stocker en surface, où les bâtiments pourraient s'effondrer après un tremblement de terre, être la proie d'intrusions malveillantes, ou se détériorer faute d’entretien… Mais où les mettre ?

Après de longues années d'études, les chercheurs sont arrivés à une conclusion : ces déchets doivent être enterrés plusieurs centaines de mètres sous terre. Mais pas n’importe où… dans de l’argile !

Eh oui ! L'argile a toutes les qualités requises pour cette mission délicate. Premièrement, elle est très compacte et très peu perméable : l’eau, susceptible d’entrainer les éléments radioactifs, s’y infiltre très peu !

Deuxièmement, elle a la capacité "d'accrocher" les particules radioactives et donc de les retenir, un peu comme un aimant retient du fer.

Résultat, la majorité des éléments radioactifs y sont bloqués, et le reste s'y déplace extrêmement lentement. Pour traverser quelques centimètres d’argile, il leur faudra ainsi… des milliers d'années !

De plus, au fil du temps la radioactivité diminue. Le temps que ces éléments radioactifs parviennent à s’échapper de la couche d'argile qui les emprisonne, leur radioactivité aura tellement diminué qu’ils ne seront plus dangereux. Ingénieux !

Pour en savoir plus :

Que faire des déchets radioactifs les plus dangereux, issus de l’activité électronucléaire ?

En France, cette question fait l’objet de recherches depuis plus de 25 ans. La solution de référence, qui a été retenue en France et à l’international, est le stockage géologique profond : le projet Cigéo (Centre Industriel de Stockage Géologique) conçu par l’Andra.

Le but ? Stocker les déchets dans une zone ayant les qualités géologiques requises pour confiner les éléments radioactifs jusqu’à ce qu’ils deviennent inoffensifs pour l’Homme et l’environnement. Plus d’informations ici.

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