""Papa" est un petit mot d'amitié que les enfants donnent aux maris de leurs mères." Curnonsky
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Bonjour,

Aujourd'hui : "Je suis ton père…"

Où l’on découvre l’ancêtre du test de paternité.

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1931, États-Unis. Le chimiste Arthur Fox est concentré. Avec un collègue, iI étudie les propriétés d’une poudre synthétisée à partir de brocoli : la phénylthiocarbamide (PTC). Lorsque soudain, d’un geste maladroit, il propulse accidentellement un peu de la poudre dans l’air.

Bien malgré eux, Fox et son collègue se retrouvent alors avec un peu de substance dans la bouche. Étonnamment, alors que lui-même n’en ressent aucun effet, son collègue se plaint d’un goût amer extrêmement désagréable.

Image en 2D (en haut) et en en 3D (en bas) de la molécule phénylthiocarbamide (PTC), photo : Mysid / Ben Mills
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Intrigué, il décide de tester la poudre sur d’autres personnes. Il s’aperçoit rapidement que certaines perçoivent l’amertume tandis que d’autres ne ressentent absolument rien.

Après analyse, il s’avère que la capacité à percevoir l’amertume du PTC est d’origine génétique. Elle est liée à un gène spécifique "dominant" et héréditaire, qui se transmet d’une génération à l’autre. Cette particularité va donner une idée au scientifique : utiliser le PTC pour fabriquer un test de paternité !

T correspond à l'allèle (version de gène) permettant de percevoir la saveur amer du PTC, et t à l'allèle ne permettant pas de la percevoir. Il suffit que T soit présent en un seul exemplaire chez une personne pour que celle-ci perçoive l'amertume du PTC, illustration Sciencetips
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L’amertume étant facilement détectable sur le visage d’un nouveau-né, le PTC peut être utilisé lorsqu’un doute existe sur le père. Le test est très simple : si l’enfant est capable de détecter le PTC alors que sa mère et son père en sont incapables, on peut remettre en question la paternité dudit père...

Malheureusement, le test est très limité. Il ne permet ainsi pas de discerner le vrai père entre deux pères « positifs ». L’apparition des tests à ADN, bien plus précis, va donc rapidement entraîner la fin du test au PTC.


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Pourtant, ce dernier pourrait aujourd’hui faire son grand retour… Les non-fumeurs seraient en effet davantage sensibles au PTC que les fumeurs.

Les personnes capables de le détecter seraient ainsi rebutées par l’amertume de la cigarette et donc moins enclines à fumer.
Après le test de paternité, pourquoi pas un remède antitabac ?

Premier paragraphe de l'article de Arthur Fox sur la sensibilité au PTC dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences,1932
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Pour en savoir plus :

Sur l’origine héréditaire de la sensibilité au PTC

Sur les secrets du goût : des papilles au cerveau

Sur la phénylthiocarbamide (article en anglais)

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