"Mieux vaut se tromper que d’être ennuyeux." André Geim
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Aujourd'hui : "Tu vas être scotché"

Où l’on découvre un super-matériau grâce à un bout de scotch.

Représentation en 2D du graphène
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Manchester, 2004. Comme chaque fin de semaine, les physiciens André Geim et Konstantin Novoselov se rendent à une soirée consacrée aux expériences un peu loufoques.

Cette fois-ci, ils ne cherchent pas à faire léviter une grenouille, mais à s’attaquer à un mythe : celui du graphène.
Théoriquement, ce matériau, constitué d’une seule et unique couche d’atomes de carbone, devrait pouvoir être isolé. Dans les faits cependant, personne n’y est encore jamais parvenu.

Schéma représentant à gauche les différentes couches de graphène composant le graphite, à droite une couche isolée de graphène
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Loin de se laisser décourager, les deux scientifiques tentent de relever le défi.

Première étape : trouver du carbone. Facile ! Il suffit de prendre un crayon à papier, sa mine étant constituée de graphite, soit l’équivalent de plusieurs couches de graphène.

Deuxième étape : isoler une seule de ces couches. Et c’est là que les choses se corsent… Malgré plusieurs tentatives, ils n’y parviennent pas.

Fragment de graphite affiné avec du scotch

Un jour pourtant, le regard d’André Geim se porte sur un petit bout de scotch. Et si, pour isoler le graphène, on utilisait de l’adhésif ? L’idée semble folle, et pourtant…
Les deux physiciens récupèrent un fragment de graphite sur un bout de scotch, puis collent et décollent ce dernier sur lui-même, affinant le fragment au fur et à mesure.

Résultat, ils parviennent à isoler un feuillet tellement mince (un million de fois plus fin qu’une feuille de papier) qu’il en est transparent : du graphène.

Maria Sharapova et sa raquette de tennis HEAD Graphene Touch Instinct MP, photo : DR
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Ce matériau se révèle posséder d’incroyables propriétés : excellent conducteur thermique et électrique, il est plus solide que l’acier, extrêmement léger et d’une flexibilité hors norme !
Très vite, il est développé pour fabriquer de nouvelles batteries, des filtres à dessaler l’eau de mer, ou encore la raquette de tennis de Maria Sharapova...

André Geim et Konstantin Novoselov, 2010, photos : Yana Audas, Nobel Media
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Les scientifiques étudient aujourd'hui ce super-matériau pour de multiples domaines d'applications, tels que des panneaux solaires plus performants ou des téléphones à écran flexible.
Pour cette incroyable découverte, André et Konstantin recevront le prix Nobel de physique en 2010. Comme quoi, expérimenter en s’amusant peut donner des résultats scotchants !

Comprendre le cheminement qui a conduit à la découverte du graphène en vidéo !

Pour en savoir plus :

Qui n’a jamais rêvé d’un écran de téléphone portable incassable, voire pliable à volonté ? Cela sera sans doute bientôt possible, grâce au graphène !

Les chercheurs travaillent quotidiennement pour perfectionner toutes les possibilités de ce super-matériau qui pourrait bien révolutionner les nanosciences et les nanotechnologies.

De nombreux domaines risquent ainsi d'être bouleversés : le biomédical, l’énergie (piles à combustible) l’électronique...

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