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Aujourd'hui : "Ça va péter !"

Où l’on découvre que les harengs ont failli déclencher une guerre.

Le Papa, exemple de sous-marin russe, 1985, photo : PH2 D. BEECH
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1994. Sur la scène internationale, la tension est à son comble. Le Premier ministre suédois vient d’accuser la Russie d’espionnage.

Cela fait en effet plusieurs années que les autorités suédoises détectent dans leurs eaux un signal inconnu. Pour eux, il serait émis par des sous-marins russes.

Hareng, illustration : Gervais et Boulart
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Malheureusement, l’armée n’a jamais pu mettre la main sur le moindre sous-marin. Leur seule preuve est cet étrange signal et la présence de milliers de petites bulles à la surface de l’eau.

Pour comprendre, le gouvernement fait donc appel à un spécialiste de la biologie marine, Magnus Wahlberg. À l’écoute du signal, le chercheur est extrêmement surpris... Il connaît bien quelque chose capable de produire un tel son : le hareng !

L'anatomie du hareng, illustration : Sciencetips
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Si tous les poissons possèdent une "vessie natatoire" (un organe rempli d’air qui leur permet de flotter dans l’eau sans effort), chez les harengs, cette dernière est directement reliée… à l’anus. Résultat : les harengs pètent !

Pour Magnus Wahlberg, pas de doute, le signal ne provient pas d’un sous-marin russe, mais des pets de hareng. Or étonnamment, à part provoquer un conflit international, ces pets ne semblent avoir aucune utilité physiologique. Alors, à quoi diable peuvent-ils bien servir ?

Banc de harengs norvégiens, photo : DR
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Tout simplement à communiquer ! La nuit, lorsqu’il est plus difficile de maintenir une cohésion de groupe, un hareng relâche un filet de bulles pour avertir son voisin de sa présence. En éclatant, les bulles produisent un son très aigu, appelé FRT (Fast Repetitive Tick ou tictac répétitif rapide).

Chaque poisson transmet alors le message à son voisin, produisant un incroyable brouhaha. Un banc composé de plusieurs milliers d’individus peut ainsi produire un bruit assourdissant.

Requins, prédateurs d'un banc de harengs, photo : DR
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Les autorités suédoises ont donc confondu une discussion entre harengs avec un sous-marin…
Mais les prédateurs, eux, ne s’y trompent pas. C’est même grâce aux bulles qui entourent les bancs qu’ils sont capables de repérer leurs proies. Vraiment, les harengs devraient apprendre à parler, ou plutôt, à péter moins fort !

Voir la conférence de Magnus Wahlberg sur le pet des harengs (vidéo en anglais), 2012

Pour en savoir plus :

Sur la communication des harengs

Sur le rôle de la vessie natatoire

Sur le hareng (podcast France Culture)

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