"Du miel la plus mince goutte est douce." Proverbe turc
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Aujourd'hui : "Tout sucre, tout miel"

Où l'on découvre que le dressage, c'est surfait.

Grand Indicateur perché dans un arbre à l'ouest de la Gambie, photo : Frans Vandewalle
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1588, Sofala (Mozambique). João dos Santos, un missionnaire portugais, observe avec surprise un petit oiseau brun et blanc rejoindre un groupe d’hommes, des chasseurs appartenant à la population Yao. L’animal semble les appeler...

Il volète avec insistance vers une destination bien précise. De toute évidence habitués, les hommes se hâtent de le suivre, vite imités par João. À quoi joue donc ce drôle d’oiseau ?

Adolph Fries, Grand Indicateur, 14 x 16 cm, vers 1833 -1839, Guérin, Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle
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Tout bonnement au guide gastronomique ! L’oiseau, appelé "Grand Indicateur", conduit tout ce petit monde jusqu’à un tronc d’arbre contenant… une ruche. Serait-il l'équivalent ailé des chiens dressés à ramasser les truffes ?

Pas tout à fait. Il y a une différence de taille : l’oiseau n’est ni domestiqué, ni entraîné.

Le chasseur de miel Orlando Yassene casse un nid d'abeilles dans un arbre couché, dans la Réserve Nationale de Niassa, au Mozambique, photo : © Claire Spottiswoode
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Simplement, les Grands Indicateurs ont depuis longtemps appris qu’en emmenant des humains vers une ruche, ils pourront manger sans se fatiguer. Pour récupérer le miel, les Yao doivent en effet casser la ruche.

Et les oiseaux vont pouvoir s'en donner à cœur joie en picorant la cire tombée au sol. Les humains, eux, gagnent du temps. Un échange bénéfique pour les deux parties, en somme. En biologie, on parle de mutualisme.

Le chasseur de miel Orlando Yassene tient un Grand Indicateur mâle capturé temporairement pour des recherches dans la Réserve Nationale de Niassa, au Mozambique, photo : © Claire Spottiswoode
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D’ailleurs, les oiseaux ne sont pas les seuls à venir trouver les humains : l’inverse est vrai aussi ! Les Yao ont l’habitude d’appeler les Grands Indicateurs quand ils cherchent du miel, en utilisant un cri bien spécifique, qui ressemble à “Brrr-hum”.

Quand ils entendent cet appel (et pas un autre, attention !), les oiseaux savent qu’un bon repas se prépare. Ils peuvent alors choisir de venir aider les humains.

Musaji Muamedi a réuni des morceaux de cire d'abeille en offrande au Grand Indicateur, photo : © Claire Spottiswoode
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De nos jours, cette méthode de cueillette en coopération avec le Grand Indicateur est toujours utilisée par les Yao.

Mais attention, un proverbe dit que si les chasseurs se montrent trop égoïstes et oublient de laisser sa part à l'oiseau... c’est sous les crocs d’un lion que leur guide frustré pourrait bien les conduire !

Vidéo sur la collaboration oiseau et chasseur

Pour en savoir plus :

Sur le Grand Indicateur

Sur l'alliance entre l'oiseau et les humains (Podcast Sur les épaules de Darwin)

Sur le mutualisme entre le Grand Indicateur et l'homme (en anglais)

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