Aujourd'hui : "Une tête bien faite"

Paris, 1794. Un scientifique attend péniblement sa mise à mort dans sa cellule.
À sa demande de sursis pour achever une expérience, le tribunal aurait répondu : « Nous n’avons pas besoin de chimistes ».

Pourtant, il s’agit de Lavoisier, l’un des pères de la chimie moderne. Une de ses découvertes est révolutionnaire : il est parvenu à déterminer la composition de l’air… grâce à une souris !

Son expérience débute en faisant chauffer une quantité précise de mercure dans un récipient fermé, relié à une cloche dont on connait le volume d’air qu’elle contient.
Dès le deuxième jour, Lavoisier observe qu’une couche rouge recouvre le mercure, et que le volume de gaz diminue. Comment est-ce possible ? C’est un espace clos…

Pour comprendre, il place dans la cloche la souris, qui meurt en respirant le gaz restant. Il n’y a plus d’oxygène !
Pourtant, l’oxygène n’a pas disparu. Il a réagi avec le mercure et a provoqué cette étrange couche rouge : de l’oxyde de mercure. Ainsi, Lavoisier établit l’un des principes fondateurs de la chimie moderne : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».
Avant et après une réaction chimique, il y a toujours le même nombre d’atomes.

Lavoisier nomme donc le gaz qui reste dans la cloche « l’azote », qui signifie « privé de vie » (a-zote). En mesurant le volume d’azote restant, Lavoisier parvient à quantifier la proportion d’oxygène (21%) et d’azote (78%) dans l’air ! Habile.

Malheureusement, son génie ne lui sauve pas la vie, il est guillotiné.

Pour en savoir plus :

Sur Lavoisier

Sur la composition de l'air

Sur l'expérience de Lavoisier

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