1903, Lyon. L’ingénieur Louis Lumière écrase avec soin des pommes de terre. Serait-il en train de se reconvertir dans la cuisine ?
Non : il essaie de mettre au point une nouvelle technique de photographie… en couleurs !

Eh oui, à l’époque, en dehors de quelques tentatives peu concluantes, la photographie n’existe qu’en noir et blanc. Mais Louis suit une piste prometteuse…

Auguste Lumière (à gauche) et Louis Lumière (à droite), XXe siècle, photographie
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Il sait que la lumière blanche est composée d’une infinité de couleurs. Et que si un objet nous apparaît d’une couleur, c’est parce qu’il absorbe une partie de la lumière blanche et en renvoie une autre. L’herbe, par exemple, absorbe toutes les couleurs sauf le vert, qu’elle renvoie vers notre œil.

Mais comment capturer ces couleurs sur une photographie ? Eh bien, avec des pommes de terre !

Comprendre l'absorption des couleurs avec C'est pas sorcier !
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Louis commence par réduire ses patates en minuscules grains. Ces derniers laissent en effet bien passer la lumière et sont facilement colorables. Teints en rouge-orangé, vert et bleu-violet, ils sont mélangés puis fixés en fine couche sur une plaque de verre.

Fécules de pomme de terre colorées observées au microscope, photo : B. Lavédrine

Ce filtre est ensuite recouvert d’un vernis, puis d’une couche photosensible. Il ne reste plus qu’à exposer cette plaque, dite autochrome, dans l’appareil photographique. Les rayons lumineux traversent la plaque de verre, puis le filtre avant de venir "impressionner" la couche sensible.

Si l’on photographie de l’herbe, la lumière verte traverse les fécules vertes, mais pas les fécules rouges et bleues.

Illustration Sciencetips
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Résultat, la couche sensible située derrière la fécule verte est impressionnée et devient transparente au cours du développement. Il ne reste plus qu’à la retourner pour la visionner par transparence.

À partir des trois couleurs de base, se reconstituent ainsi toutes les couleurs (vert + rouge = jaune ; rouge + bleu = violet, etc.). C’est le principe de la synthèse additive des couleurs.

La synthèse additive des couleurs
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Par transparence, on voit donc sur la plaque des milliers de points colorés par millimètre carré. Le cerveau n’a plus qu’à reconstituer l’image dans son ensemble, et le tour est joué. Malin ce Lumière !

Charles C. Zoller, Charlie Chaplin, vers 1917-1918, photographie autochrome, photo : George Eastman House
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Pour en savoir plus :

Sur la fabrication des plaques autochromes

Sur l’histoire de l’autochrome

Sur la physique des couleurs

Tout comprendre sur le procédé de l'autochrome (vidéo CNRS)

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