J’me fais du mauvais sang !

"Un sang impur abreuve nos microsillons."

MC Solaar

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Bonjour,
Aujourd'hui : "J’me fais du mauvais sang !"
Où l'on apprend que le sang peut virer au vert.

2005, Canada. Les médecins de l’Hôpital Saint Paul de Vancouver fixent leur patient avec incrédulité. L’homme en apparence tout à fait normal saigne du sang… vert foncé ! Auraient-ils découvert un alien sous couverture ?

Non, l’homme est bien humain. Simplement, il souffre d’une pathologie extrêmement rare appelée "sulfhémoglobinémie".

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Pour comprendre de quoi il s’agit, il faut déjà s’intéresser au sang. L’un de ses composants majoritaires, ce sont les fameux globules rouges, ces cellules qui transportent l’oxygène.

Plus précisément, l’oxygène est transporté par une protéine appelée "hémoglobine". Celle-ci contient notamment des atomes de fer (responsables de la couleur rouge du sang) sur lesquels se fixent l’oxygène.

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Dans le cas de la sulfhémoglobinémie, l’hémoglobine a incorporé des atomes de soufre (on parle alors de "sulfhémoglobine") en plus ou à la place des atomes de fer. Ce sont eux qui donnent cette drôle de couleur bleu-vert au sang de notre patient !

Le souci, c’est qu’ils empêchent aussi l’oxygène de se fixer et donc d’être correctement transporté. L’organisme est alors mal oxygéné, ce qui se traduit par une coloration bleuâtre ou verdâtre de la peau ou des muqueuses. C'est la "cyanose".

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Et le traitement, alors ? Malheureusement, une fois le soufre fixé à l'hémoglobine, il est impossible de l'en retirer. Pour soigner la sulfhémoglobinémie, il faut donc commencer par retirer la source d’apport en soufre : il s’agit souvent de certains médicaments pris à trop haute dose.

Médicaments, photo : freestocks
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Puis, il faut attendre que les globules rouges touchés meurent naturellement, au bout de quelques mois. Ils seront ensuite remplacés par de nouveaux globules rouges, contenant de l’hémoglobine parfaitement normale.

Dans les cas les plus extrêmes, une transfusion sanguine peut aussi être nécessaire. Heureusement, notre patient canadien n’en aura pas eu besoin. Quelques mois après avoir changé de traitement, son sang avait retrouvé sa belle couleur rouge !