Dessine-moi un âne…

"Un peintre était, qui, jaloux de sa femme / Allant aux champs lui peignit un baudet / Sur le nombril, en guise de cachet."

Jean de La Fontaine

Conseillez Artips
à vos amis

Bonjour,
Aujourd'hui : "Dessine-moi un âne…"
Où l’on découvre des œuvres de Jean de La Fontaine qu’on n’apprend pas à l’école primaire.

Voici un tableau surprenant : un homme, palette à la main, applique la pointe de son pinceau sur une surface inattendue…

Il ne s’agit pas d’une toile ordinaire, mais de l’entrejambe d’une femme ! Qu’est-ce qui a bien pu inciter Pierre Subleyras, l’auteur de ce petit tableau, à représenter une telle scène ?

Vous n'arrivez pas à voir les images ? Contactez-nous sur jean@artips.fr

Pierre Subleyras, Le Bât, 1732, huile sur toile, 30 x 24 cm, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
Voir en grand

L’artiste est davantage connu pour ses grandes compositions religieuses et ses portraits d’aristocrates. Des sujets a priori plutôt éloignés de ce type de scènes grivoises…

Cette fois le peintre puise son inspiration dans l’œuvre du célèbre Jean de La Fontaine. Eh oui, outre ses fameuses Fables, l’auteur a écrit des Contes bien plus licencieux !

Pierre Subleyras, Portrait présumé de Jacques-Antoine de Lironcourt, vers 1747, huile sur toile, 74 x 61 cm, Musée du Louvre, Paris
Voir en grand

Dans l’un d’eux, on découvre l’histoire d’un peintre qui, soupçonnant sa femme de le tromper, lui peint un âne sur le bas ventre.

Vient alors un autre personnage, également artiste et épris de l’épouse en question. L’amant efface l’animal en rendant le mari cocu mais, pour ne pas se faire attraper, décide de le repeindre à l’identique. Ni vu ni connu.

Pourtant, malgré toute son attention, son subterfuge est démasqué…

Jean-Honoré Fragonard, Illustrations des Contes de Jean de La Fontaine, Le Bât, vers 1765, pierre noire, plume et encre et lavis brun, 36 x 27 cm, Petit Palais, Paris, photo : © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Voir en grand

Car, "faute de mémoire" précise La Fontaine, l’amant peint un bât (une sorte de selle) sur le dos de l’animal. Un détail immédiatement remarqué par l’époux trompé : "Diantre soit fait […] Et du témoin, et de qui l’a bâté !"

C’est ainsi que se termine le petit conte illustré par Subleyras. Et loin de s’arrêter en si bon chemin, l’artiste peint toute une série inspirée des Contes de La Fontaine. Voilà de quoi le changer de ses commandes habituelles !