"N'oublions pas que les petites émotions sont les grands capitaines de nos vies et qu'à celles-là nous y obéissons sans le savoir." Vincent Van Gogh
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Aujourd'hui : "Folie ou vengeance ?"

Où l’on apprend dans quelles circonstances Van Gogh a perdu une oreille.

Vincent Van Gogh, Autoportrait à l’oreille bandée, 1889, Huile sur toile, The Courtauld Gallery, Londres
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Arles, 23 décembre 1888. Le bruit d’une violente dispute dans la nuit. Au matin, la police découvre dans son lit un homme inconscient au visage sanguinolent et à l’oreille mutilée : Vincent Van Gogh. Quelques semaines après, le peintre réalise deux autoportraits.

Ce n’est pas la première fois qu’il se représente. En cela, il s’enracine dans l’œuvre de Rembrandt qu’il admire. A l’instar du maître du XVIIème, les autoportraits jalonnent l’œuvre de Van Gogh comme autant de témoins du passage du temps et des événements marquants de sa vie.

Vincent Van Gogh, L'autoportrait à l'oreille bandée, 1889, Huile sur toile, 51 x 45cm, Collection Block, Chicago

Vêtu d’un gros pardessus vert, la tête entourée d’un bandage, Van Gogh se représente le visage apaisé. L’harmonie des couleurs, l’équilibre des compositions, les volutes de fumée qui s’envolent doucement contribuent à l’impression de sérénité et de calme, faisant presque oublier le drame.
Pourtant, cette nuit d’hiver fût décisive pour le peintre.
Rappelez-vous... Depuis février 1888, Van Gogh vit à Arles où il loue la maison jaune qui lui sert d’atelier. Il est rejoint par son ami, Paul Gauguin. Ensemble, ils rêvent de créer un "atelier du midi".

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Van Gogh, Paul Gauguin (Homme au béret rouge), 1888, Huile sur toile, 37 x 33 cm, Musée Van Gogh, Amsterdam
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Mais les deux hommes possèdent des personnalités fort différentes et ne cessent de se disputer sur leur conception de l’art... jusqu’à cette fameuse nuit de décembre où la crise éclate.

Tentant de blesser Gauguin qui menace de quitter l’atelier, Van Gogh saisit une lame de rasoir et se coupe le lobe de l’oreille. Il l’emballe dans un mouchoir et l’apporte à une prostituée, Rachel. "Voici, en souvenir de moi", lui aurait-il dit en offrant son étrange cadeau...

Paul Gauguin, Van Gogh peignant des tournesols, 1888, Huile sur toile, 73 × 91 cm, Musée Van Gogh, Amsterdam
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Une crise de folie ? Peut-être pas. Une autre version voudrait que ce soit Gauguin lui-même qui ait attaqué et blessé son ami...

Quoi qu’il en soit, Gauguin quitta Arles et Van Gogh entra à l’asile de Saint-Rémy.
Cet événement signa la rupture définitive entre les deux artistes.

Van Gogh, Autoportrait, 1889, Huile sur toile, 65 × 54 cm, Musée d'Orsay
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Pour en savoir plus :

Sur Van Gogh

A propos du débat sur l’oreille



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Caroline Pochart
Validée par Gérard Marié,
professeur d'histoire de l'art
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