On fait le mur ?

"Nous sommes toujours là ! Il y a toujours de l’art en Irak et à Mossoul."

Saleh Hama

Bonjour,
Aujourd'hui : "On fait le mur ?"
Où l’on soigne des blessures de guerre avec de la peinture colorée.

Mars 2020, Mossoul. Des étudiants des beaux-arts s’activent, bombe de peinture à la main, devant l’un des murs de leur université. Ils sont occupés à peindre une gigantesque fresque colorée…

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Les étudiants des beaux-arts de Mossoul, les membres de l'association Artivista et l'artiste Tim Zdey devant la fresque DEMAIN en cours, 2020, Mossoul, photo : © Thibault Lefébure
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Après des années de guerre et de souffrances, la plupart des édifices ont été détruits. L’université, elle, a été désertée : l’État islamique avait en effet interdit aux étudiants des beaux-arts de venir, et même de créer des œuvres d’art.

Des étudiantes des beaux-arts de Mossoul, 2020, Mossoul, photo : © Thibault Lefébure
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Voilà pourquoi l’idée de peindre une vaste fresque sur cette université est tout sauf anodine. Les pinceaux deviennent des armes contre l’idéologie de l’EI, des "bombes" qui, cette fois, ne détruisent pas. Au contraire, elles projettent de la couleur et permettent d’embellir les murs de Mossoul.

Une étudiante des beaux-arts de Mossoul, 2020, Mossoul, photo : © Thibault Lefébure
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Le projet a pourtant bien failli ne jamais voir le jour. Initié par l’association française Artivista et l’artiste Zdey, en partenariat avec les étudiants des beaux-arts de Mossoul, sa préparation a mis une bonne année.

Il a fallu ensuite composer avec des dizaines de contretemps, le risque d’enlèvement et les péripéties d’un voyage de 5 000 km. Et pour couronner le tout, un dernier imprévu s’invite dans la réalisation de la fresque…

Les quatre membres de l'association Artivista (Tim Zdey, Claire, Noé, Meethak), 2020, Mossoul, photo : © Thibault Lefébure
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Le coronavirus ! En effet, alors que Zdey et les 14 étudiants commencent la fresque, le confinement est décrété à Mossoul. Serait-ce finalement le virus qui signerait la fin du projet ? Les étudiants, eux, sont déterminés : ils décident de venir malgré la fermeture de l’université.

Les étudiants des beaux-arts de Mossoul, les membres de l'association Artivista et l'artiste Zdey devant la fresque DEMAIN terminée, 2020, Mossoul, photo : © Thibault Lefébure
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Grâce à leurs efforts, la fresque est achevée en moins d’une semaine. Au milieu des couleurs vives, on peut y lire un message de paix et d’espoir : "ترجع احلى", ce qui signifie : "Demain sera plus beau qu’hier".