Le ciment dans la peau !

"Il y a des maçons d’ombres qui ne se soucient pas de bâtir des maisons, mais qui construisent de grands pays mieux que le monde."

Jean Giono

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Bonjour,
Aujourd'hui : "Le ciment dans la peau !"
Où l’on découvre un jardin peuplé de drôles de personnages.

Fin des années 1960, dans sa maison de Charente-Maritime, l’artiste Gabriel Albert travaille sans relâche à ses sculptures.

Pourtant, rien ne le prédestinait à une telle activité : bien qu’attiré par l’art dès son plus jeune âge, il a dû se détourner de son rêve presque toute sa vie…

Marius Levisse, Portrait de Gabriel Albert, 1982, huile sur toile, Maison de Gabriel Albert, Nantillé, photo : © Région Nouvelle-Aquitaine
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Enchaînant les métiers comme laitier, menuisier ou encore pompiste, ce n’est qu'à l'âge de la retraite qu’il s’autorise enfin à laisser libre cours à sa passion créatrice. En 1969, enfin, cet autodidacte qui n’a reçu aucune formation artistique se met à sculpter à un rythme effréné d’innombrables statues !

Sculptures de Gabriel Albert dans son jardin, 20^e siècle, ciment, Nantillé, photo : © Région Nouvelle-Aquitaine, IGPC, C. Rome
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Pour le matériau, il fait un choix inattendu, le ciment armé. Ce dernier est certes bon marché, mais difficile à manier. Gabriel Albert expérimente des techniques et met en place une méthode très personnelle, qui lui permet d’atteindre une étonnante finesse.

Son atelier, resté intact, révèle certains de ses secrets de fabrication : des bouches, yeux, oreilles, mains et pattes de chats, moulés à l’avance, qui donnent au lieu des airs d’antre de sorcier !

Atelier de Gabriel Albert, 20^e siècle, Nantillé, photo : © Région Nouvelle-Aquitaine, IGPC, C. Rome
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Et pour ses sujets, Gabriel puise son inspiration dans son quotidien, mais surtout dans des magazines, journaux et catalogues, dont les photographies lui servent de modèles pour ses statues.

C’est ainsi que se côtoient des célébrités du monde du spectacle, des personnages historiques, des danseuses, ou encore des paysans.

Une coupure de magazine et une pochette en plastique d'une galette (à gauche) qui ont inspiré les œuvres (à droite) de Gabriel Albert, 20^e siècle, ciment, photos : © Région Nouvelle-Aquitaine
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En vingt ans, Gabriel Albert n’a pas chômé. Il a sculpté près de 420 statues ! Elles investissent tout son jardin. Pour lui, ce travail titanesque était l’accomplissement de son rêve d’enfant et une façon d’entrer en contact avec les gens.

Même après sa mort, c’est mission accomplie : le lieu, protégé par les Monuments historiques, est toujours ouvert au public.

Sculptures de Gabriel Albert dans son jardin, 20^e siècle, ciment, Nantillé, photo : © Région Nouvelle-Aquitaine, IGPC, G. Beauvarlet
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Pour en savoir plus :

Les émouvantes sculptures de Gabriel Albert sont à l’honneur cet été : son fameux jardin, situé à Nantillé en Charente-Maritime, sera ouvert tous les mardis et jeudis.

Et, pour la première fois, certaines de ces sculptures sont exceptionnellement présentées hors du lieu qui les a vues naître. L’exposition "Le ciment des rêves, l’univers sculpté de Gabriel Albert" est à découvrir jusqu’au 30 novembre au Musée Cécile Sabourdy de Vicq-sur-Breuilh (Haute-Vienne) : pour l’occasion, une quarantaine d’œuvres a fait le déplacement, ainsi qu’une partie des objets de son atelier !