"Il n’y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d’exister pour quelqu’un."

Victor Hugo

Bonjour,
Aujourd'hui : "Jusqu’à ce que la mort nous sépare"
Où l’on voit qu’un empereur met la barre haut pour la Saint-Valentin.

 

Deuxième siècle de notre ère. L'empereur Hadrien a le cœur brisé : son jeune amant, le bel Antinoüs, avec qui il vit depuis six ans, vient de se noyer dans le Nil, en Égypte. Hadrien compte bien rendre hommage à son compagnon... et en tant qu'empereur romain, il a justement des moyens illimités.

Bord du Nil entre Louxor et Assouan, 2004, photographie, photo : Ian Sewell
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Hadrien fait les choses en grand : il décide tout d’abord de diviniser Antinoüs. C'était jusque-là un honneur réservé aux membres de la famille impériale !

Puis, sur les lieux mêmes du drame, l'empereur construit une ville à laquelle il donne le nom de son bien-aimé. Antinoé (Antinoupolis en grec) compte bien sûr un temple où l'on adore le jeune homme décédé.

Antinoüs en Osiris, 130 après J.C., marbre, 76 cm de haut, Musée du Louvre, Paris, photo : Jastrow
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Mais ce n'est pas tout : le culte va rapidement se diffuser dans tout l'Empire romain. L'image d’Antinoüs voyage donc, via des monnaies frappées à son effigie mais surtout grâce à la production de nombreuses sculptures. Ses portraits sont réalisés en masse dans les ateliers de l'Empire !

Portrait d'Antinoüs, médaillon en argent de Bithynium-Claudiopolis en Bithynie (actuelle Turquie), 117-138 après J.C., Bibliothèque nationale de France, Paris, photo : Jastrow
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À l'époque, les sculpteurs romains s’inspirent directement de vieux modèles grecs, le bel Antinoüs semble donc calqué sur d'anciennes statues d'athlètes. Pour le reconnaître malgré tout, on lui attribue des traits caractéristiques : une chevelure épaisse, négligée, et une tête baissée, qui lui donne un air mélancolique.

Le succès du culte est énorme. Antinoüs est désormais une divinité présente partout, souvent associée à la jeunesse ou à la fertilité. Et sa silhouette parfaite devient pour des générations le canon de beauté pour les hommes.

À gauche : Polyclète, Doryphore, 1er siècle avant J.C., marbre, 2 m de haut, œuvre grecque, Musée Archéologique National de Naples, photo : Marie-Lan Nguyen
À droite : L'Antinoüs Farnèse, 2e siècle après J.C., marbre, 2 m de haut, œuvre romaine, Musée Archéologique National de Naples, photo : Marie-Lan Nguyen
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Mieux encore : ces sculptures ont été si nombreuses dans l'Antiquité que nos musées en comptent encore une centaine ! Antinoüs n’est peut-être plus aussi célèbre, mais l'amour d'Hadrien, lui, a bien traversé le temps…

Illustration Artips
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Ne restez pas de marbre...
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L'empereur Hadrien, 117-138 après J.C., et son amant Antinoüs 130-140 après J.C., marbre, British Museum, Londres, photo : Carole Raddato
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" Il n’y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d’exister pour quelqu’un. "

- Victor Hugo -

Racontée par Adeline Pavie

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