Janvier 1871. Après quelques mois de conflit contre la Prusse, la France est vaincue. Toute la France ? Non ! La ville de Belfort assiégée résiste encore et toujours à l’envahisseur.

Il faut attendre février pour que le gouverneur de la ville, le colonel Denfert-Rochereau, accepte enfin de rendre les armes. Pour la municipalité de Belfort, une chose est sûre : il ne faut pas que cet épisode héroïque soit oublié.

Adolphe Braun, Vue générale de Belfort, extrait de Le théâtre de guerre, 1870-1871, photographie, Archives Municipales de Belfort, Belfort
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Le maire fait appel à un sculpteur alsacien, Auguste Bartholdi, qui a participé aux combats. Ce dernier voit les choses en grand.

Et même en très grand : il imagine un lion colossal, adossé au rocher, qui fera 11 mètres de haut et 22 de long.

Auguste Bartholdi, Le Lion de Belfort, maquette préparatoire au premier modèle d'étude, 1874, plâtre, staff, bois, fer, 49 x 87 cm, Musée d'Histoire et d'Archéologie, Belfort, photo : Thomas Bresson
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Le lion doit symboliser la fermeté et la vaillance de la résistance de la ville. Pour que le félin ne soit pas perçu comme une provocation, ce qui troublerait la paix fraîchement signée, Bartholdi renonce à lui donner une attitude trop agressive.

Il veille également à l’orienter vers l’ouest, afin qu’il tourne le dos à la Prusse.

Auguste Bartholdi, Le Lion de Belfort, 1875-1880, grès, 11 x 22 m, Belfort
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Mais où trouver l’argent ? Même si Bartholdi propose de travailler bénévolement, il faut bien payer les ouvriers et les énormes blocs de pierre nécessaires au chantier.

On lance donc une vaste souscription nationale (l’ancêtre du financement participatif) en incitant tous les Français à donner. C’est un succès !

Le gigantesque lion est enfin achevé en 1879. Mais les relations avec le voisin prussien sont encore très tendues…

Nadar, Auguste Bartholdi, vers 1875, photographie, 9 x 6 cm, Bibliothèque nationale de France, Paris
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Prudemment, la mairie de Belfort renonce à inaugurer en grande pompe la sculpture. Bartholdi, fâché, part se consacrer à un autre projet colossal : La Statue de la Liberté.

Quant au Le Lion de Belfort, il faut attendre 2011 pour qu’il soit officiellement inauguré !

Albert Fernique, le chantier de La Statue de la Liberté, Paris, 1883, photographie, New York Public Library, New York
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Et pour ceux qui ne sont pas très félins, la région réserve bien d'autres merveilles et pépites insolites.

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