Un peu de patience !

"Vous savez comme je déteste échouer."

Cecilia Beaux

Bonjour,
Aujourd'hui : "Un peu de patience !"
Où l’on fait la connaissance d’un modèle qui n’aime pas poser.

Mai 1919. Plus qu’un mois, et le traité de paix qui consacre la fin de la Première Guerre mondiale sera enfin signé ! Pour marquer le coup, la peintre franco-américaine Cecilia Beaux a une idée. Pourquoi ne pas peindre une série de portraits des grandes figures qui ont permis la victoire ?

Le projet plaît au Comité d'Art national des États-Unis et les préparatifs sont lancés : on recrute les artistes qui se chargeront des tableaux. Plusieurs des futurs portraits reviennent à Cecilia Beaux, mais l’un d’eux va lui donner du fil à retordre…

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Cecilia Beaux, Autoportrait, 1894, huile sur toile, Académie américaine de design, New York
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En effet, Georges Clemenceau, le président du Conseil français (actuel premier ministre) a horreur d’être portraituré !

Le grand sculpteur Auguste Rodin lui-même en a fait les frais quelques années plus tôt. "Il me donne l’aspect d’un vieux grognard", avait déclaré Clemenceau en découvrant le fruit du travail acharné du sculpteur.

Auguste Rodin, Buste de Clemenceau, 1911, bronze, 48 x 32 x 30 cm, Musée Rodin, Paris, photo : Jean-Pierre Dalbéra
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Cecilia Beaux a donc des raisons de s’inquiéter. Et en effet, elle passe de longues semaines à attendre une réponse de Clemenceau. Comment faire son portrait s’il refuse de poser ?

Elle doit donc se débrouiller autrement. La peintre commence par étudier son modèle grâce à des photographies. Puis elle profite de la signature du traité pour l’observer attentivement et en tirer quelques croquis.

La signature du traité de Versailles, 28 juin 1919, Galerie des Glaces du château de Versailles, photographie, photo : BastienM
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Ce n’est qu’au printemps 1920, après un an d’âpres négociations, que sa persévérance est récompensée. Clemenceau lui accorde même non pas une, mais plusieurs séances de pose !

Beaux peut enfin achever son portrait, avant de rentrer aux États-Unis. L’histoire ne dit pas si Clemenceau a aimé le tableau…

Cecilia Beaux, Portrait de Georges Clemenceau, 1920, huile sur toile, 119 x 93 cm, Smithsonian American Art Museum, Washington D.C.
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Pour en savoir plus :

Sur Cecilia Beaux

Sur Georges Clemenceau

Sur le buste de Clemenceau par Rodin

Cecilia Beaux, Sita et Sarita ou Jeune fille au chat, 1896, huile sur toile, 94 x 63 cm, Musée d'Orsay, Paris, photo : © RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / René-Gabriel Ojéda
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