"L'amour, on ne le discute pas, il est." Antoine de Saint-Exupéry
Bonjour, Aujourd'hui : "Un amour déplacé" Où l’on fait la connaissance d’un Amour mal aimé.
Château de Versailles, 1750. Dans le prestigieux salon d’Hercule, une nouvelle sculpture est dévoilée. Cela fait plusieurs années déjà que le roi Louis XV attend sa commande ! Pourtant, l’œuvre ne reçoit pas le succès escompté…
Salon d'Hercule, Château de Versailles, Versailles, photo : © château de Versailles - C. Milet Voir en grand
La sculpture, réalisée par Edme Bouchardon, représente le dieu de l’amour Cupidon en train de créer un nouvel arc.
Un sujet en apparence bien innocent, et bien dans le goût léger du règne de Louis XV. Sauf que le jeune homme n’utilise pas n’importe quel bois, mais celui de la massue qu’il a volée au héros Hercule.
Le problème, c’est qu’Hercule est l’un des héros les plus puissants de l’Olympe. Imaginer que sa massue puisse être détruite par le dieu de l’amour, c’est plutôt culotté. Y aurait-il là un message caché ?
Edme Bouchardon, L'Amour se faisant un arc de la massue d'Hercule, 1750, marbre, 173 m. x 75 x 75 cm, Musée du Louvre, Paris Voir en grand
Il se trouve que, depuis cinq ans, Louis XV a une nouvelle maîtresse : la marquise de Pompadour. La jeune femme exerce sur le roi une influence plutôt mal perçue à la Cour.
L’œuvre de Bouchardon, qui représente la force vaincue par l’amour, serait pour certains une allusion à peine masquée au triomphe de la favorite. Voilà qui expliquerait l’accueil tiède réservé à la sculpture !
Maurice Quentin de La Tour, Portrait de Louis XV, 1748, pastel sur papier, 60 x 54 cm, Musée du Louvre, Paris Voir en grand
Et ce n’est pas tout… Certains pointent une autre provocation : oser représenter un dieu s’abaissant à un travail manuel, on aura tout vu !
Voltaire lui-même, bien qu’il trouve l’idée ingénieuse, s’autorise cette remarque : "un sculpteur a voulu caractériser l’Amour, il a fait l’Amour sculpteur. Si un pâtissier devenait peintre, il peindrait l’Amour tirant de son four des petits pâtés."
Nicolas de Largillière, François-Marie Arouet dit Voltaire, vers 1724-1725, huile sur toile, 81 x 65 cm, Musée des châteaux de Versailles et de Trianon, Versailles Voir en grand
Face à ce succès mitigé, une décision est prise : l’œuvre ne peut pas rester à Versailles. Direction l’orangerie du château de Choisy.
Madame de Pompadour, qui s’y rend régulièrement, est l’une des seules à apprécier la sculpture. Sans doute parce que la maîtresse royale s'y connaît, en amour !
François Boucher, Portrait de Madame de Pompadour, 1756, huile sur toile, 212 x 164 cm, Alte Pinakothek, Munich Voir en grand
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En savoir plus sur le château de Choisy (vidéo)
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" L'amour, on ne le discute pas, il est. " - Antoine de Saint-Exupéry -
Racontée par Annie Jolecet
Validée par Gérard Marié, professeur d'histoire de l'art Sciences Po Paris
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