"Il devint un Indien. Il vécut, il parla indien ; il fut une sorte de Grand Frère Blanc."

Un journaliste, à propos d’Edward S. Curtis

Bonjour,
Aujourd'hui : "Un beau cliché"
Où l’on glisse un peu de faux pour faire plus vrai.

 

Ouest des États-Unis, au début du 20e siècle. Le photographe américain Edward Sheriff Curtis a un sujet qui lui tient à cœur : les populations autochtones d’Amérique du Nord. Au point qu’il entreprend de les photographier sans relâche… Mais en trichant un peu !

Car Curtis est obnubilé par l’idée de retrouver "l'Indien" d’avant les contacts avec les Européens. Il veut immortaliser de manière "authentique" cet être qu’il imagine spirituel et pur, épargné par le monde moderne. Authentique, vraiment ?

Edward Sheriff Curtis, Nez Percé, 1907, photographie, Bibliothèque du Congrès, Washington D.C.
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Pour correspondre à cette image fantasmée, Curtis n’hésite pas à faire poser ses modèles dans des mises en scène soigneusement orchestrées : costumes, décors, accessoires… Certains arborent par exemple des coiffes à plumes qui n’ont rien à envier aux premiers westerns hollywoodiens, alors qu'elles étaient en réalité uniquement portées lors d'occasion très particulières.

Edward Sheriff Curtis, Dans un habitat Pikunis (The Piegan Lodge), 1910, photographie, Bibliothèque du Congrès, Washington D.C.
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Et pour aller toujours plus loin dans sa quête d’authenticité, Curtis finit même par retoucher directement ses photographies ! Il recadre, intervient sur les négatifs, et redessine par-dessus pour retirer les détails qu’il juge gênants. Il efface au pinceau certains éléments, tel un réveille-matin, trop moderne et pas assez "indien" à son goût…

Edward Sheriff Curtis, Dans un habitat Pikunis (The Piegan Lodge), 1911, photogravure (sans le réveil), 46 x 31 cm, Bibliothèque du Congrès, Washington D.C.
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Pour ces raisons, le travail de Curtis a largement été critiqué par les anthropologues, qui jugent ses images trompeuses et inexactes. Mais cela n’a pas empêché le photographe de jouir d’une grande notoriété ! Il a connu un certain succès, notamment auprès d’un public avide de clichés "folkloriques".

Edward Sheriff Curtis, Dieux Navajos de la guerre, 1907, photographie, 33 x 41 cm, Bibliothèque du Congrès, Washington D.C.
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Ayant plus d’un tour dans son sac, Curtis a même obtenu le soutien du président Theodore Roosevelt, fervent admirateur de son travail. Cela a sans nul doute contribué à la propagation de ses clichés !

Ces derniers ont donc largement diffusé une image fantasmée des autochtones d’Amérique du Nord... Mais ils ont aussi, à leur manière, permis de conserver la mémoire de l'incroyable diversité de ces différentes cultures.

Edward Sheriff Curtis, Bear Bull, Blackfoot, 1926, photographie, 39 x 29 cm, Bibliothèque du Congrès, Washington D.C.
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Y a pas photo...
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Edward Sheriff Curtis, Autoportrait, 1899, photographie, 25 x 18 cm, National Portrait Gallery, Londres
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" Il devint un Indien. Il vécut, il parla indien ; il fut une sorte de Grand Frère Blanc. "

- Un journaliste, à propos d’Edward S. Curtis -

Racontée par Clara Ruestchmann

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