1791. Au cœur de la Révolution, le peintre Jacques-Louis David prépare une œuvre ambitieuse, aux dimensions gigantesques. Pour avoir suffisamment de place, il installe son atelier dans une vieille église : la toile qu’il a en tête mesure dix mètres de large !

Et si elle est remarquable par son format, elle l'est aussi par son sujet, qui est révolutionnaire dans tous les sens du terme…

Jacques-Louis David, Autoportrait, 1794, huile sur toile, 81 x 64 cm, Musée du Louvre, Paris
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En effet, David a choisi de représenter un moment fondateur de la démocratie française : le serment du Jeu de paume. En 1789, les députés, d’abord convoqués par Louis XVI, ont finalement été chassés de leur lieu de réunion par le roi.

Jacques-Louis David, Serment du Jeu de paume (ébauche), 1791-1792, 304 x 654 cm, craie blanche, pierre noire et huile sur toile, Musée national du château de Versailles et de Trianon, Versailles
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Mais ces derniers ne se laissent pas faire ! Ils se retrouvent à Versailles, dans la salle du Jeu de paume, et jurent de rester ensemble pour rédiger une constitution.

Bien que David n'ait pas assisté à la scène, il en propose sa version. L'artiste dessine les députés, solennels... et nus ! Pourquoi les représentants de la nation sont-ils si peu pudiques ? Est-ce pour cela que l’on appelle les révolutionnaires les "sans-culottes" ?

Détail de l'œuvre

En réalité, le peintre a l'habitude de dessiner ses figures nues avant de peindre par-dessus leurs vêtements. Qu'on se rassure, il ne s'agit pas d'une lubie personnelle, mais d'une technique académique reconnue, pour s'assurer de l'exactitude anatomique des personnages. Le tableau définitif aurait bien évidemment montré les députés dans des tenues plus décentes.

Jacques-Louis David, Serment du Jeu de paume, 20 juin 1789 (étude), 1791, plume, encre et crayon sur papier, 66 x 101 cm, Musée national du château de Versailles et de Trianon, Versailles
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Malheureusement, pris dans le tumulte de la Révolution, l’artiste a à peine eu le temps de peindre quelques têtes avant d’abandonner son futur chef-d’œuvre. La toile inachevée est même redécoupée à la mort du peintre. Seules quelques esquisses préparatoires donnent aujourd’hui une idée de ce à quoi ce tableau aurait ressemblé…

Jacques-Louis David, Serment du Jeu de paume, le 20 juin 1789 (étude), après 1791, huile sur toile, 65 x 88,7 cm, Musée Carnavalet, Paris
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Pour en savoir plus :

Sur David

Sur l’histoire de l’œuvre et ses esquisses préparatoires (PDF)

Sur le serment du Jeu de paume

Jacques-Louis David, Carnet de croquis pour le Serment du Jeu de paume, avant 1791, crayon sur papier, 19,2 x 12,5 cm, Musée national du château de Versailles et de Trianon, Versailles, photo : © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Franck Raux
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